La nouvelle direction de Casino fait machine arrière et renonce à réclamer des avances sur salaires datant de plus de 30 ans à près de 900 de ses salariés.
L’annonce avait fait l’effet d’un coup de tonnerre. Mercredi 27 mars, France Bleu révélait que le groupe Casino réclamait à près de 900 salariés des avances sur salaires datant de plus de 30 ans.
Selon l’intersyndicale de Casino, les salariés ont pu obtenir gain de cause grâce à la médiatisation de l’affaire. Craignant d’avoir mauvaise presse, la nouvelle direction du groupe a annoncé qu’elle renoncerait finalement à "la récupération de trop-perçus" lors d’un comité social et économique qui s’est tenu ce jeudi matin au siège stéphanois de l’entreprise. "Ils ont fait machine arrière face à la pression médiatique, et car cette demande représentait un imbroglio juridique, il y aurait dû avoir prescription" précise Jean Pastor, de l’intersyndicale de Casino.
"Les salariés n’ont pas à payer pour que les cadres puissent partir grassement"
Les avances sur salaire et trop-perçu de 13ème mois dont il était question datent des années 1990, époque à laquelle le géant de la grande distribution rachetait de nombreuses sociétés. La période glorieuse semble aujourd’hui bien lointaine, alors que Casino est désormais en pleine débâcle financière et s’apprête à vendre définitivement 288 magasins. Des centaines de leurs salariés ont donc été notifiés, à leur grande surprise, du fait qu'ils devaient rembourser d'anciens trop-perçus dont ils n'avaient même pas connaissance.
Un véritable choc pour les employés, dont l’avenir est toujours incertain. "Les ex-cadres dirigeants viennent de quitter Casino avec des millions d’euros. C’est honteux, les salariés n’ont pas à payer pour que les cadres puissent partir grassement, d’autant plus qu’ils sont responsables de la chute du groupe", martèle Jean Pastor, qui a lui-même eu la désagréable surprise de se voir notifier d’un trop perçu de 13 mois. La plupart des sommes réclamées étaient de 400 euros, mais certains trop-perçus s'élevaient jusqu'à 1 800 euros.
Malgré le rétropédalage du groupe concernant la réclamation des trop-perçus, le bras de fer entre salariés et la nouvelle direction n'est pas fini. Certains ex-employés des magasins Casino cédés en octobre avaient, eux, été prélevés de ces sommes. Selon l'intersyndicale, ils souhaitent désormais entamer des actions en justice.