Chantage à la sextape à la mairie de Saint-Etienne : l'affaire sera instruite à Lyon

L'affaire qui touche le premier édile de Saint-Etienne a immédiatement été sortie de la juridiction locale et sera instruite à Lyon. C'est un "transfert" entre tribunaux compétents souvent utilisé pour éviter les conflits d'intérêts, nommé dépaysement judiciaire.

Trois jours après la révélation fracassante de Médiapart sur une manipulation présumée à la sextape, une plainte pour "chantage aggravé" a été déposée lundi contre le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau (LR) par son ex-premier adjoint Gilles Artigues (UDI). Et pour "sortir" de la zone d'influence locale, l'affaire ne sera pas instruite à Saint-Etienne mais à Lyon. Elle est en quelque sorte "dessaisie". 

Affaire "dépaysée" à Lyon

La plainte a été reçue lundi matin et l'affaire a été dépaysée à Lyon sur instruction de la procureure générale de la cour d'appel de Lyon, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz. Cette plainte pour "chantage aggravé, guet-apens en bande organisée, détournement de fonds publics et non-dénonciation de faits délictueux" fait suite à la publication vendredi par Médiapart d'une enquête affirmant qu'un adjoint au maire, Samy Kéfi-Jérôme, avait organisé un rendez-vous filmé avec un escort gay pour piéger et museler Gilles Artigues.

 Médiapart, qui a publié des images compromettantes tirées de la vidéo, s'appuie sur les révélations de Gilles Rossary-Lenglet. Celui-ci affirme avoir organisé fin 2014 avec son compagnon d'alors, Samy Kéfi-Jérôme, la rencontre entre Gilles Artigues et un escort dans une chambre d'hôtel parisienne. Selon lui, cette vidéo aurait ensuite permis à l'équipe municipale de Gaël Perdriau et à son directeur de cabinet Pierre Gauttieri de faire pression sur le père de famille et de le dissuader d'une éventuelle dissidence. Sa candidature au 2ème tour des municipales de 2008 avait divisé la droite et contribué à l'élection de Maurice Vincent (PS).

Aucun commentaire du maire de Saint-Etienne 

Visé par cette plainte aux côtés de MM. Rossary-Lenglet et Kéfi-Jérôme, Gaël Perdriau a déclaré samedi n'avoir "à ce stade aucun commentaire à faire sur une vidéo" qu'il affirme ne pas voir vue, et conteste "fermement toute notion de chantage contre Gilles Artigues".


L'élu centriste a démissionné en mai dernier de sa fonction de premier adjoint mais il demeure adjoint à la ville et vice-président de sa métropole. Il vient également d'être nommé directeur diocésain de l'enseignement catholique du Tarn à Albi.
  

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