Le maire de Saint-Etienne réagit à son exclusion définitive de LR, tombée il y a deux jours. Sur les réseaux sociaux, il explique porter plainte pour diffamation et injures publiques, contre son ancien parti et un de ses leaders, Eric Ciotti.
Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, englué dans une affaire de chantage à la vidéo intime et fraîchement exclu des Républicains l'avant-veille, a annoncé ce jeudi 13 octobre, sur Facebook, porter plainte contre son ancien parti pour "diffamation" et contre Éric Ciotti pour "injures publiques".
Jusque récemment, "Les Républicains" respectaient la présomption d’innocence, pierre angulaire de notre système judiciaire.
Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne
Il prend sa plume pour parler alors qu'il refuse de s'expliquer devant les journalistes depuis le conseil municipal du 26 septembre dernier : " Après 25 ans de militantisme et de contributions, je suis bien évidemment triste de cette décision qui a été prise sans même m’entendre, sans attendre que la justice détermine la réalité des faits et des responsabilités. Jusque récemment, "Les Républicains" respectaient la présomption d’innocence, pierre angulaire de notre système judiciaire".
Le 12 septembre dernier, Eric Ciotti avait signé un tweet fustigeant le maire de Saint-Etienne alors que le jour même Médiapart dévoilait l'ampleur du chantage exercé en coulisse sur l'ancien premier adjoint. Il avait même employé l'expression maintes fois reprise de "l'ignoble Perdriau", précisant, " Ce donneur de leçons montre le visage terrifiant de la pire des abjections."
"Cette presse qui nous déteste"
En s'adressant à ses "amis" Facebook, le maire isolé poursuit : " Ma mise en cause par cette presse qui nous déteste tant aura eu raison de ce respect salutaire. Que me reproche en réalité l'actuelle direction de ce parti ? Mes prises de positions contre la dérive du parti gaulliste vers la droite identitaire ? Ce choix de quelques-uns explique pourtant la succession de défaites électorales nationales depuis 2012, l’absence au deuxième tour des deux dernières présidentielles, et la chute du nombre d’adhérents passant de 370 000 sous la présidence de Nicolas Sarkozy à 48 000 aujourd’hui."
"Je suis attristé de voir "Les Républicains" renoncer aux valeurs de justice, au premier rang desquelles la présomption d'innocence ; cette dérive ne sauvera pas le parti du destin funeste qui l'attend"
Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne
Plainte pour diffamation et injures publiques
"Je suis choqué par la rapidité et les conditions dans lesquelles cette décision irrespectueuse de mes droits et de ma personne a été prise. Je suis attristé de voir "Les Républicains" renoncer aux valeurs de justice, au premier rang desquelles la présomption d'innocence ; cette dérive ne sauvera pas le parti du destin funeste qui l'attend. Je suis profondément meurtri par la violence des propos tenus à mon encontre. Ces excès m'ont conduit à déposer plainte contre les Républicains pour diffamation et contre Éric Ciotti pour injures publiques."
Le matin même, des élus stéphanois de tous partis politiques (Générations, Horizons, PS, UDI, LR) et 3 sénateurs de la Loire lâchait, dans un communiqué commun, le maire de plus en plus seul : "Nous sommes opposés sur l’échiquier politique national, adversaires lors des scrutins divers et nous le serons encore demain, lors de futures échéances. Mais aujourd’hui, c’est d’une seule voix que nous voulons adresser un message aux Stéphanois, aux Ligériens, comme à Madame la Préfète de la Loire et au Gouvernement. Gaël Perdriau ne peut demeurer en responsabilité comme si de rien n’était en se réfugiant derrière la proposition d'innocence. Si celle-ci vaut pour une procédure pénale en cours, elle ne peut servir de soustraction à sa responsabilité politique. Pour l'éthique et la morale, nous lui demandons, sans délai, de se démettre de ses mandats.