Retenu en garde à vue par la police pour un interrogatoire de trois heures et demie le 13 septembre 2022, Gaël Perdriau maintient sa version des faits et compte rester à son poste de maire de Saint-Etienne malgré la tempête politico-médiatique dans laquelle il se trouve.
Sous les feux des projecteurs depuis le début de l'affaire du chantage à la vidéo intime contre son premier adjoint, Gaël Perdriau l'était aussi le dimanche 18 septembre à l'occasion de l'inauguration de l'Arena de Saint-Chamond.
Certains des membres de sa majorité ont décliné l'invitation. Le président de Région, Laurent Wauquiez, pourtant partenaire financier du complexe sportif, a également choisi de ne pas faire le déplacement . L'ombre de l'affaire du chantage à la vidéo intime plane évidement sur chacune des futures sorties publiques du maire de Saint-Etienne.
Appelé à démissionné par ses opposants ainsi que par des Stéphanois venus manifester quelques jours plus tôt devant la mairie, Gaël Perdriau commence également à voir son camp s'effriter.
Mais le maire de Saint-Etienne reste ferme sur ses positions et n'envisage aucun retrait de la vie politique.
Je souhaiterais que chacun reste à sa place. A moins que vous soyez juge, il ne vous est pas permis de juger. C'est le travail de la justice et comme l'ensemble de nos concitoyens je bénéficie de la présomption d'innocence, pas moins pas plus.
Gaël Perdriau maire (LR) de Saint-Etienne
Une machination politique ?
Gilles Artigues, ancien premier adjoint du maire Les Républicains (LR) dénonce huit ans de chantage dont il serait victime. Selon lui, Samy Kéfi-Jérôme, adjoint au maire de Saint-Etienne et son compagnon de l’époque, Gilles Rossary-Lenglet seraient les auteurs de cette machination. Selon des enregistrements publiés par Mediapart, le maire Gaël Perdriau, et son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri seraient à l'origine de cette opération. Gilles Artigues aurait été filmé à son insu, alors qu’il se faisait masser par un prostitué dans une chambre d'hôtel à Paris.
"Le maire n'est pas sans moyen s'il veut agir"
Michel Thiollière, ancien maire centriste de Saint-Etienne pendant 14 ans a accepté de revenir sur cette affaire très sensible et potentiellement préjudiciable pour la ville. Selon lui en tant que maire : "si on entend parler de quelque chose qui relève de la justice il faut en parler à la justice. Le maire n'est pas sans moyen s'il veut agir ou s'il est préoccupé par une affaire."
Selon Michel Thiollière la situation est si "abjecte que c'est comme un sentiment de nausée. On peut penser ce qu'on veut des gens mais on n'a pas le droit de faire ça. Il y avait une image bienveillante vis à vis de Saint -Etienne, et c'est vrai que maintenant l'image de la ville en prend un coup."