Comme tous les producteurs de fromages, ceux de Fourme de Montbrison sont très inquiets. Les ventes de ce fromage typique de la Loire ont chuté de moitié. Depuis trois semaines, ils ont engagé une véritable course contre la montre pour écouler les fourmes avant qu'il ne soit trop tard.
Dans le Haut-Forez, à Sauvain, depuis 1999, la Fromagerie artisanale des Hautes Chaumes n'avait jamais connu une telle baisse d'activité. Mais depuis une semaine, Hubert Tarit s'est résigné à cesser sa production de Fourmes de Montbrison. Conséquence : son lait été revendu à une coopérative et ses salariés mis en congés. Depuis le début du confinement, la vente des fromages s'est effondrée. Pour éviter le pire, le producteur doit absolument écouler les fromages de sa cave et ralentir leur affinage en jouant sur la température de conservation. La durée d'affinage peut être retardée d'une à deux semaines, en abaissant un peu la température de la cave, a expliqué le fromager.
De nombreux marchés ont été fermés. Le producteur de Fourme ne peut écouler tous ses produits auprès des grandes surfaces ou auprès de ses grossistes sur Paris. Alors pendant qu'il gère ses stocks, c'est son épouse Christine Combréas qui parcourt le département à la recherche de clients. Une difficile gestion "au jour le jour", selon son épouse.
Pour vendre ses fromages, le couple a fait appel aux clients les plus fidèles et à ses proches. Les fromages sont livrés et les clients se donnent le mot : "on livre les gens, on ne compte pas notre temps, ni les kilomètres, ni le gasoil et en plus on a fait un tarif," explique Christine Combréas, "on préfère que nos bons clients en profitent plutôt que de jeter du fromage !"
La semaine prochaine, direction la gendarmerie de Feurs pour déposer une commande groupée ! Elle attend que des clients la contactent pour livrer des fromages un peu partout dans le département de la Loire.
©France 3 ra
Le saviez-vous ? La fourme de Montbrison est fabriquée depuis le 8e siècle dans les Hautes-Chaumes à plus de 1 000 mètres d’altitude. Elle a reçu le label AOC (Appellation d’origine contrôlée) en 1972 puis AOP (Appellation d’origine protégée) en 2009.