Un artiste a rendu accessible la distanciation physique des élèves d’une école à Saint-Etienne (Loire) grâce au jeu de l’oie. La directrice d’une école maternelle l’a récemment contacté pour lui demander de l’aide. Et ça marche!
Un artiste a rendu accessible la distanciation physique des élèves d’une école à Saint-Etienne grâce au jeu de l’oie.
Il s’appelle Oak-Oak (prononcez Ouak-Ouak), et malgré son souhait de rester anonyme, il est l’un des street-artistes stéphanois parmi les plus connus de la capitale du Forez.
La directrice d’une école maternelle l’a récemment contacté pour lui demander de l’aide afin de mettre en place des "outils" pour favoriser la distanciation physique des élèves dans le cadre des mesures gouvernementales pour le retour à l’école.
C’est un appel original que ce trentenaire, qui œuvre dans les rues stéphanoises depuis 2006, n’est pas prêt d’oublier. Au bout du fil, la directrice de l’école maternelle du Grand clos, située dans le quartier du même nom, entre la place Jacquard et le golf de Saint-Etienne. Son établissement accueille des élèves de deux à cinq ans, et elle a reçu des seaux de peinture pour mettre en place les nouvelles règles sanitaires. Elle a alors l’idée de faire appel à Oak-Oak.
Un artiste qu’elle connaît notamment à travers ce travail effectué avec les élèves de l’école des frères Chappe, une école stéphanoise transformée en musée par une vingtaine d’artistes locaux, sur laquelle France 3 Loire s’est penchée en juin dernier.
Reportage France 3 st Etienne - Ecole-musée des frères Chappe à St Étienne
Aidé de sa compagne, et d’un enseignant de l’école, l’artiste Oak-Oak a travaillé toute une matinée pour réaliser un immense jeu de l’oie d’une cinquantaine de mètres de long, qui relie l’entrée du portail jusqu’aux portes des salles de classe. Chacune des cases permet de respecter la distance d’un mètre cinquante réclamée entre chaque élève.
A l’origine, les enfants devaient tenir un bâton de cette taille pour s’assurer du respect des distances, avec des points marqués au sol. Oak-Oak et la directrice ont eu l’idée de rendre ce dispositif moins anxiogène et plus ludique. Mieux, l’artiste l’a voulu aussi éducatif car avec ses cases numérotées jusqu’à 25, ce jeu permet de favoriser l’apprentissage des mathématiques chez ces jeunes pousses.
Le Street-art stéphanois a depuis longtemps fait sa place dans les cours de récré, et même dans les projets éducatifs des écoles de la ville, grâce notamment à ces deux géants de ce mouvement d’intervention artistique : le couple d’artistes plasticiens "Ella&Pitr".
En plus de ses valeurs artistiques, et éducatives, il fait aujourd’hui la preuve de ses vertus sanitaires, un comble pour des artistes qui peignent avec un masque depuis toujours, à cause de la toxicité des bombes qu’ils emploient.