Fin de la trêve hivernale : des familles sans logement à Saint-Etienne et Lyon

Le 1er avril a signé la fin de la trêve hivernale et la reprise légale des expulsions. À Saint-Etienne comme à Lyon, des familles se retrouvent à la rue. Les dispositifs d'hébergement d'urgence étant régulièrement saturés, les associations parent au plus pressé et interpellent l'État.

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Comme chaque année, le 1er avril marque la fin de la trêve hivernale. Les occupants de logement qui ne sont pas en règle peuvent être expulsés. Même chose pour les occupants des centres d'hébergement d'urgence qui ferment à la fin de l'hiver. C'était le cas, ce lundi 3 janvier, pour le centre des Lauriers à Saint-Etienne. Sept familles sans papiers et une vingtaine d'enfants se sont ainsi retrouvés à la rue. Pour une nuit, tous ont trouvé refuge dans les salles paroissiales d'une église stéphanoise désaffectée.

Tristesse et sentiment de révolte

La décision de les accueillir dans l'urgence est celle de Jean-Louis Reymondier, délégué du diocèse de Saint-Etienne à la protection des mineurs et des personnes vulnérables. "Voir des gens dans cette situation-là, ça m'inspire d'abord de la tristesse puis de la révolte. Comme citoyen, je me demande dans quel pays je vis, si on n'est pas capable de donner à des personnes, en particulier à des enfants, des conditions dignes, au moins pour dormir" se désole-t-il.

À l'origine de cet élan de solidarité, un collectif d'associations, "Pour que personne ne dorme à la rue". Des associations qui s'occupent d’accueil de migrants. Depuis plusieurs mois, le collectif alerte les pouvoirs publics sur le manque de places en hébergement d'urgence.

Pour son représentant, Jean-François Peyrard, "le département de la Loire est sous-doté en la matière. Chaque semaine, au moins 150 appels au 115 restent sans réponse et les personnes qui appellent ne se voient proposer aucune solution d'hébergement d'urgence. La promesse du gouvernement de zéro enfant à la rue, promesse reprise par la préfecture de la Loire, n'est pas tenue".

Ce mardi 4 avril, la préfecture de la Loire annonce qu'elle financera des nuits d'hôtel pour un hébergement temporaire des adultes avec enfants.

Dans l'agglomération lyonnaise, 270 enfants sans toit

La situation n'est pas meilleure à Lyon, si l'on en croit le collectif "Jamais sans Toit". Vendredi 31 mars, juste avant la fin de la trêve hivernale, ses membres ont organisé un rassemblement devant l'hôtel de ville de Lyon. Le collectif souligne qu'aujourd'hui encore, 261 enfants (dont 28 de moins de 3 ans) et leurs familles sont sans solution d'hébergement au sein de l'agglomération lyonnaise. Un chiffre trois fois plus élevé que l'an dernier à la même période, et cinq fois plus pour la seule ville de Lyon.

Dans un communiqué, Jamais sans Toit précise que "depuis la rentrée de septembre 2022, 28 établissements ont fait office d'abri de nuit à une centaine d'enfants et leurs parents. En décembre dernier, plus de 40% des enfants sans-abri de Lyon et Villeurbanne étaient hébergés dans des écoles, comme si celles-ci faisaient office de dispositif officieux d'hébergement".

C'est la mobilisation citoyenne qui pallie le manque chronique de places d'hébergement d'urgence. Bénévoles et enseignants se mobilisent tout au long de l'année, mais la générosité des populations ne peut et ne doit pas se substituer de façon pérenne à la responsabilité des pouvoirs publics.

Ce mardi 4 avril, une délégation du collectif Jamais sans Toit a été reçue en Préfecture de Région. Réclamant des régularisations de sans-papiers pour désengorger l'hébergement d'urgence, le collectif a souligné la situation catastrophique de 107 familles sans solution de logement et de 200 autres familles jusque là hébergées par la métropole qui seront à nouveau à la rue au 4 mai. La préfecture, évoquant son absence de moyens pour prendre le relais de la Métropole, s'est néanmoins engagée à faire remonter les demandes du collectif, sans doute à l'occasion de la visite à Lyon ce jeudi 6 avril 2023, du ministre du Logement, Olivier Klein.


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