Robert Herbin, célèbre joueur puis entraîneur de l'AS Saint-Etienne, est décédé lundi 27 avril, à l'âge de 81 ans. Il souffrait de problèmes pulmonaires et cardiaques.
"Roby", comme aimaient le surnommer les supporters de l'AS Saint-Etienne, est décédé ce lundi. Robert Herbin, 81 ans, avait été hospitalisé puis placé en réanimation au CHU de Saint-Etienne, le 21 avril dernier pour de sérieuses insuffisances cardiaques et pulmonaires. Son décès est sans lien avec le Covid-19. L'ancien entraîneur de l'ASSE avait fait vibrer la France à travers l'épopée des Verts. Robert Herbin présentait le plus gros palmarès du football français, uniquement sous les couleurs de l’ASSE.
Espoir du foot français dans les années 60
En 1957, les Verts remportent leur premier titre au Championnat. Mais c'est aussi l'année où l'équipe voit débarquer Robert Herbin, arrivé de Nice où il avait été formé au Carvigal. Le jeune joueur, -tout juste 18 ans-, devient très vite un espoir du football français. Dès 1960, il s'impose en équipe de France (23 sélections) et participe notamment à la Coupe du monde de 1966 face à l'Angleterre.Mais c'est avec les Verts que Robert Herbin a vécu ses plus vives émotions. En tant que joueur de l'équipe stéphanoise, il aura été quadruple champion de France entre 1967 et 1970.
On l'appelait le Sphinx
En 1972, Robert Herbin quitte son maillot de joueur pour enfiler la veste d'entraineur de l'AS Saint-Etienne. A 33 ans, cela fait de lui l'un des plus jeunes entraîneurs de France, à cette époque. Quelques temps après sa nomination, il avouait: "lorsque je suis sur le banc de touche, j'ai parfois l'envie de jouer". Mais, dès son arrivée à ce poste, il décide de constituer une nouvelle équipe et de faire confiance à une nouvelle génération. L'homme bâtit alors l'une des meilleures équipes d'Europe. L'épopée des Verts durera jusqu'en 1981, année de leur dernier titre de champion.A la tête des Verts, il apparaît comme l'homme impassible sur le banc de touche. Cela lui vaudra le surnom du "Sphinx". Dans un livre autobiographique, il confiait ne pas comprendre ce surnom. "Le surnom de Sphinx dont on m'affubla un jour n'excita même pas ma curiosité" mais "celui qui campa ainsi mon personnage me connaissait sans doute aussi mal que je connaissais le Sphinx", écrivait-il.
L'affaire de la "caisse noire", la fin d'une épopée
En 1982, l'affaire dite de la "caisse noire" vient bousculer la carrière de l'entraîneur. On y découvre qu'une caisse noire de près de 20 millions de francs aurait existé pour conserver les meilleurs joueurs (Larios, Janvion, Platini ou encore Piazza), entre 1977 et 1982. Elle a été constituée à partir de retenues effectuées sur les recettes de la boutique et des matchs de coupe d'Europe. Robert Herbin est lui aussi impliqué dans l'affaire et en aurait profité. Six mois après la condamnation du président du club, Robert Herbin démissionne. Il est ensuite recruté en tant qu'entraîneur de l'équipe rivale: l'Olympique Lyonnais. Un poste qu'il occupera avec beaucoup moins de succès.Il fera un retour sur le banc de Saint-Étienne de 1987 à 1990, mais là aussi sans le succès d'antan. Il a fini son parcours en tant qu'entraîneur du Red Star en 1995.
Depuis, l'homme vivait sur les hauteurs de Saint-Etienne, loin du monde du football.