Dans la lignée du mouvement de grève national des urgences, le Centre Universitaire de Saint Etienne entame lui aussi un mouvement de grève depuis mercredi 5 juin.
Le service des urgences est devenu un calvaire pour les soignants. Les infirmiers et aides-soignants de l’hôpital Nord de Saint-Etienne ont eux aussi décidé de commencer une grève pour une durée illimitée. Suite à une réunion infructueuse, lundi 3 juin, avec la direction de l’établissement, tous les personnels paramédicaux des urgences de Saint-Etienne rejoignent le mouvement de grève national.
Des conditions de travail dégradées
Ils dénoncent des conditions de travail dégradées. La prise en charge des patients se fait de plus en plus difficile.Tout d’abord par manque de place ; de nombreux patients attendent longuement dans le service, sur des brancards, faute de lits disponibles. "Les patients sont de plus en plus nombreux et on a de moins en moins de lits donc il y a une stagnation aux urgences. Les patients peuvent rester 4 voire 5 jours sur des brancards s’il n’y a pas de lit disponible", explique Amandine Fournier, infirmière aux urgences du CHU depuis 6 ans.
Le personnel fait également défaut. Les titularisations se font de plus en plus rares. Certains infirmiers restent en situation contractuelle plusieurs années. "On ne nous reconnait pas. A force de mettre en danger les soignants, ils prennent la fuite", raconte Amandine Fournier. "C’est plus possible il faut qu’on nous entende."
Des violences quotidiennes
Les soignants des urgences font face quotidiennement aux agressions. Quelles soient physiques ou verbales, les personnels se retrouvent confrontés à des patients violents, souvent très agacés par les temps d’attente. "Le taux d’agressivité monte en permanence, cela est lié à des patients qui en ont assez d’attendre ", analyse Amandine Fournier. "En une semaine on a recensé trois agressions. Cette violence permanente n’est pas reconnue pourtant c’est tous les jours qu’on est agressé physiquement et verbalement."
L’impression de ne pas faire son travail correctement
Tout cela crée un mal-être chez ces soignants qui ont tous l’impression de ne pas faire leur travail correctement. "C’est dur d’être fière de sa journée", confie Amandine Fournier, consciente que certaines personnes en état d’urgence sont mises en danger dans de telles conditions.Cette grève n’a cependant pas d’impact sur la prise en charge des patients. Les soins sont assurés. Tous espèrent ainsi, avant tout, se faire entendre par la ministre de la santé, Agnès Buzyn. Pour cela, les 80 services en grève à travers toute la France se sont donnés rendez-vous jeudi 6 juin dans l'après midi, à Paris pour manifester.