"Je vais t'égorger comme un lapin" : le député LREM de la Loire Jean-Michel Mis à nouveau menacé de mort

Le député LREM de la Loire Jean-Michel Mis a publié ce mercredi 27 octobre sur compte twitter des menaces de décapitation particulièrement violentes. Il a décidé de porter plainte.

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Le message est à la fois précis et glaçant. Il vise directement le député Jean-Michel Mis, qui l'a reçu via un formulaire de contact, que n'importe quel citoyen peut utiliser pour s'adresser à lui, via son site internet : « Je vais venir chez toi. Je vais t’égorger comme un lapin avec mon nouveau couteau. Ta tête sera tranchée, tu ne pourras plus voter de loi comme ça, et tu pourras te rendre compte quelques instants, pendant ta décapitation, que le monde politique va changer. La collaboration va très mal se terminer pour certains, dont toi. Ne pense pas que tu pourras être surveillé en permanence ou que tu arriveras à te défendre le jour venu, tu n’y échapperas pas. »

Réaction faussement décontractée et ferme du député de la Loire, qui a lui-même publié ce texte sur son compte twitter, avec ce commentaire : « Cela fait toujours plaisir d’avoir de nouveaux « amis » en ouvrant ses mails. Rien de me détournera du mandat que les Stéphanoises et les Stéphanois m’ont confié. » 

En réalité, le député Mis est en colère. C'est le message de trop. Il a donc décidé de le publier. "Je sais que je ne suis pas le seul à l'avoir reçu. J'ai, à priori, au moins un collègue d'un autre département qui a également été menacé à l'identique", précise-t-il. 

Il est vrai que l'élu avait déjà été la cible, parmi d'autres députés, de menaces de mort par mail. C'était le 16 juillet 2021.  A l'époque, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand avait annoncé saisir le procureur de la République de Paris afin que « les auteurs de ces actes antidémocratiques en répondent devant la justice ».

Une plainte déposée

Hier soir, le député de la Loire était vraiment choqué. "Honnêtement, quand on lit ses mails le soir et que l'on voit ce type de propos... On est énervé" explique l'élu qui a donc fait le choix, cette fois, de le rendre public. "Comme je reçois d'autres mails du même style, d'habitude je les efface et je passe à autre chose. Après tout, les gens ont le droit de ne pas être d'accord avec ce que l'on fait. Donc, même si c'est grossier, ce n'est pas grave. Soit je les efface, soit je réponds. Mais là, compte-tenu des menaces caractérisées et de la violence des mots, j'ai pris attache avec le Parquet, qui m'a demandé de déposer plainte de manière formalisée. Cela permettra ensuite de lancer des investigations, et notamment de demander des réquisitions aux hébergeurs des sites concernés, et ainsi d'enquêter pour remonter à la source de ces mails. "

Les forces de l'ordre ont autre chose à faire en ce moment, donc je ne vais pas mobiliser des effectifs pour ça

Les auteurs pourront peut-être ainsi être appréhendés, ce que souhaite le député Mis : "Je crois qu'on n'a pas le droit de tout dire...ou de penser qu'Internet est un vaste champ de foire où l'on peut dire n'importe quoi sous couvert d'anonymat. C'est une manière de montrer que l'on peut tout à fait identifier les gens. Il faut être responsable de ce que l'on dit".

En attendant, l'élu a tout de même refusé de renforcer sa propre sécurité, malgré des propositions de la Préfecture : "Il faut raison garder. Je n'ai pas encore été victime d'attaque physique. Les forces de l'ordre ont autre chose à faire en ce moment, donc je ne vais pas mobiliser des effectifs pour ça." répond-il. 

Régulièrement bousculé

Le plus incroyable, c'est que le député de la Loire a tendance à s'habituer... à être bousculé. "Après une année de Covid, il y a beaucoup de gens qui, objectivement, ont perdu leurs repères. On peut comprendre que certains puissent s'emporter. Ca n'a jamais dépassé les insultes habituelles, et même quelques bousculades... Les gens vous mettent la main sur l'épaule et vous poussent un peu fort... Ca ne va pas au-delà. On finit par s'habituer à tout ! "reconnaît l'homme politique.

On critique beaucoup les élus en ce moment. A tord ou à raison. Mais quand on est en débat démocratique, voilà ce que l'on a pas le droit de faire

Un autre type de menace inquiète davantage Jean-Michel Mis, après avoir été averti par les Renseignements territoriaux. "Ils ont repéré sur certains réseaux sociaux certains groupes qui essayaient d'obtenir des informations sur mes déplacements pour venir me "rencontrer". On ne sait pas trop quelles idées ces gens peuvent avoir en tête" explique le député, qui a en mémoire certains incidents subis par d'autres élus, qui ont essuyé "des tirs de chevrotine sur la façade de leur immeuble, ou de leur maison". 

Au départ, le député LREM ne souhaitait pas communiquer sur ces sujets, puis il a changé d'avis. "On critique beaucoup les élus en ce moment. A tort ou à raison. Mais quand on est en débat démocratique, voilà ce que l'on n'a pas le droit de faire. Il faut arrêter l'escalade de ce type de violence".

Depuis cette publication, le député a reçu des dizaines de messages de soutien sur son compte twitter.

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