L'avenir incertain de l'aéroport de Saint Etienne entre redécollage et trous d'air

L'aéroport d'Andrézieux-Bouthéon près de Saint-Etienne renoue avec des vols commerciaux. Mais ce nouvel envol risque de se crasher sur les réalités économiques et le manque de financement.

Un aérogare encombré, un comptoir animé et des tapis automatiques de bagages ronronnants ! 

C'était le 13 avril dernier. Des dizaines de voyageurs ligériens, le sourire aux lèvres s'apprêtaient à décoller pour la Crète. Le premier vol commercial à tutoyer la piste de l'aéroport d'Andrézieux-Bouthéon depuis très longtemps."Quand on a su qu'il y avait un vol qui partait, ce n'était même pas la destination qui nous a intéressés. C'est le soleil, mais au départ de Saint-Etienne", confie cette passagère.

Depuis l'automne 2017, l'aéroport de Saint-Etienne ne dispose plus de lignes régulières low cost. Et pour les amateurs de voyages, il faut faire une heure de route jusqu'à Lyon ou une heure et demie jusqu'à Clermont-Ferrand.

Aéro-gouffre

Mais il n'y a pas que des globe-trotters dans la Loire ! Les membres de l'Association Forez Agir comme Jérôme Peyer fustigent son coût : 1,4 million d'euros en 2023. "Ça n’apporte aucune retombée économique sur le territoire", explique le président de l'association. "Si on prend les vols touristiques, ce qui est encouragé par des subventions et donc nos impôts locaux c’est le départ de voyageurs vers l’étranger. C’est perdant-perdant !" 

Depuis 5 ans, l'aéroport est sous oxygène. Seuls l'aviation de tourisme et les vols sanitaires l'ont maintenu avec un aérogare souvent désert. 

Et désormais son financeur principal, le département de la Loire veut resserrer les cordons du gilet de sauvetage. Élus de la majorité comme d'opposition. 

"Ce n’est plus le rôle du département. Et en tout cas, il n’a plus les moyens de le faire", affirme Pierric Courbon, conseiller départemental PS d’opposition.

Un équipement stratégique pour un territoire

Pour la directrice de l'aéroport, issue de Saint Etienne Métropole, désormais maître des lieux, les vols low cost coûtent effectivement trop cher.

Pour Stéphanie Manuguerra : "on retravaille sur la présence de l’aviation d’affaires, qui est un vrai outil de développement économique. On va essayer de pouvoir disposer de foncier “bords de piste” pour des activités économiques qui ont besoin de pouvoir avoir accès à des équipements aéroportuaires." 

Mais pour espérer un véritable décollage réussi, il faudrait pouvoir garder sa tour de contrôle. Or la Direction Générale de l'Aviation Civile, la DGAC, prévoit de fermer un quart de ses équipements à l'horizon 2035.

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