Deux avions en provenance de Marrakech et un troisième venant de Londres ont dû se détourner de Tours depuis le 25 décembre et atterrir ailleurs. En cause : le brouillard, et des infrastructures ne permettant pas un atterrissage en toute sécurité.
"Je suis vraiment très en colère, là je vais essayer de me calmer pour commencer les vacances de la meilleure des façons." Arrivés à destination avec près de sept heures de retard, les passagers du vol Marrakech-Tours de ce samedi 28 décembre ne cachent pas leur écœurement. Au lieu d'atterrir à l'aéroport de Tours, leur avion a dû être dérouté vers Clermont-Ferrand et des bus affrêtés pour rejoindre l'Indre-et-Loire.
Brouillard trop épais et infrastructures insuffisantes
Or, il ne s'agit pas d'un événement exceptionnel. En deux mois, pas moins de six avions de Ryanair ont dû être déroutés vers d'autres aéroports. Et trois au cours des cinq derniers jours. Le 25 décembre, le vol Marrakech-Tours avait dû atterrir à Beauvais. Rebelote le vendredi 27 décembre pour un avion en provenance de Londres, redirigé cette fois vers Limoges.
En cause : le brouillard et l'absence de dispositif ILS (instrument landing system, ou système d'atterrissage aux instruments en anglais), qui autorise les atterrissages dans les pires conditions de visibilités, au sein de l'aéroport. Un matériel tout simplement trop coûteux, pour cette infrastructure au modèle économique toujours fragile, et totalement dépendante des vols de Ryanair.
Au point où certains se posent la question de l'avenir de l'aéroport lui-même. "Cela fait soixante ans qu’on dit qu’un jour, cet aéroport sera viable financièrement", note auprès de nos confrères de la Nouvelle République Sabrina Hamadi, conseillère départementale écologiste. "Mais il ne l’est toujours pas et on continue à le subventionner et à subventionner Ryanair."
De son côté, lorsque l'État avait émis l'idée d'augmenter les taxes pour le transport aéronautique, Ryanair avait menacé de suspendre ses activités dans 10 aéroports français à partir de janvier 2025.
Propos recueillis par P. Péan et B. Lépinay.