Le 30 juin 2020, Léa, âgée de neuf ans, décédait dans la maison familiale à River-de-Gier. Sa mère, présumée coupable du meurtre de sa fille, était depuis en détention préventive. En attendant un procès, elle a été remise en liberté début janvier 2023.
C'est une décision de justice qui a provoqué un fort émoi à Rive-de-Gier dans la Loire. Au début du mois de janvier 2023, la mère de Léa, une fillette de neuf ans retrouvée morte au domicile familial en juillet 2020, est sortie de détention provisoire. Pourtant, la mère de famille est présumée coupable du meurtre de sa fille.
Le temps de la justice
Cette décision de justice s'explique par le fait que l'instruction criminelle est toujours en cours. "Une instruction criminelle prend beaucoup plus de temps quand deux personnes sont mises en examen (le compagnon de la mère était mis en examen pour complicité, mais il décédé en juin dernier). Le juge d'instruction a jugé qu'après deux ans de détention provisoire le délai légal de la détention préventive est dépassé", nous explique David Charmatz, le procureur de la République de Saint-Etienne.
"Sa place n'est pas ici, elle est en prison"
Malgré ces explications, la famille de Léa se dit sous le choc après la remise en liberté de la mère. De nombreux proches ont manifesté leur colère devant le palais de justice de Saint-Etienne vendredi 6 janvier dans la matinée.
"Il nous manque ce petit ange qui n'est plus là. Elle est six pieds sous terre et sa mère est dehors, où est la justice ?", se plaint Corinne Sabot, la grande tante de Léa. À côté, c'est la marraine de Léa qui exprime sa tristesse mêlée de colère. "Sa place n'est pas ici, elle est en prison. Qu'on nous donne une date de procès, qu'on avance, qu'on nous laisse reprendre notre vie en main, qu'on puisse avancer, que Léa puisse reposer en paix", souffle Amandine Bailly.
La mère en liberté, mais sous un contrôle judiciaire très strict
Le procureur de Saint-Etienne dit entendre la colère des familles, tout en expliquant que la justice ne peut pas aller plus vite que la musique. "L'instruction suit son cours pour essayer de terminer ce dossier", avance David Charmatz. Il ajoute que la mère a été remise en liberté, mais sous un contrôle judiciaire très strict.
Selon le procureur, les parties civiles seront reçues "prochainement" par le juge d'instruction, qui leur expliquera où en est la procédure judiciaire.