Le premier conseil municipal depuis les révélations du chantage politique présumé à Saint-Etienne a donné lieu à de vifs échanges entre la majorité de Gaël Perdriau et son opposition. Le maire est appelé à démissionner s'estime encore légitime à occuper son poste.
Malgré une pression grandissante, Gaël Perdriau, n’a pas démissionné. Ce lundi 26 septembre le premier conseil municipal depuis les premières révélations s'est ouvert dans une ambiance très tendue.
Une affaire dans l'affaire
Après les révélations concernant un présumé chantage politique à la vidéo intime, des soupçons de favoritisme pèsent sur Gaël Perdriau. C'est ce que révèle ce lundi franceinfo
Selon nos confrères, "il est soupçonné d’avoir favorisé une entreprise dans le cadre de la politique culturelle de la ville, sans respecter la procédure d’appel d’offre". Le maire aurait favorisé C'kel Prod une société de production dirigée par un couple de son entourage, pour leur intervention sur 2 spectacles au Zénith de la ville Serge Lama et Patrick Sebastien.
D'après Simon Javelle de C’kel prod’ "il n’y a pas de sujet. La ville, dans le cadre du Pass senior fait l’acquisition de places pour un accès à un certain type de public. La mairie nous a contactés pour acheter ces places. Nous avons donné notre accord après en avoir demandé l’autorisation à la société de production de Patrick Sébastien. Nous procédons de la même manière pour d’autres spectacles que nous produisons."
La loi sur la commande publique précise qu’au-delà de 40.000 euros, il faut un appel d’offre pour mettre en concurrence les prestataires, mais selon la mairie elle ne s’applique pas car C'kel Prod le tourneur exclusif des 2 spectacles dans la ville donc la question de la concurrence ne se poserait pas.
Selon Marc Chassaubené, adjoint à la culture de St-Etienne chaque année, la mairie pioche dans le catalogue des spectacles du Zénith pour voir quels spectacles elle achète pour le Pass senior, Pass étudiant et pour les enfants. Et il ajoute : "l'’article 2122-3 de la commande publique permet à la collectivité ou acheteur public, d’acheter sans publicité ou mise en concurrence (cela s’appelle un marché négocié) car l’opérateur (en l’occurrence le producteur) est unique. Pour Lama et Sébastien, Il n ‘y a pas d’autres entreprise qui produisent ces spectacles sur St-Etienne."
Une équipe municipale démembrée
Depuis les premières révélations de l'affaire, la vie politique stéphanoise est très chaotique. Gaël Perdriau s'est mis en retrait de ses fonctions représentatives, L'adjoint à l'éducation a démissionné, le directeur de cabinet a quitté son poste ... L'équipe municipale de Saint-Etienne a tenté de se réorganiser avant le conseil municipal de rentrée prévu ce lundi26 septembre mais la situation reste fragile.
Nommément mis en cause dans cette affaire en cours d'enquête judiciaire à Lyon, Samy Kéfi-Jérôme, l'adjoint à l'éducation du maire LR Gaël Perdriau, avait annoncé vendredi avoir démissionné de ses mandats à la ville et à la métropole de Saint-Etienne.
"Je déplore les attaques personnelles dont je fais l'objet et constate que les conditions d'exercice de mes fonctions ne sont plus réunies", souligne cet élu (ex-Modem) de 42 ans dans un communiqué.
"Je vis l'accusation dont je suis l'objet comme une profonde injustice", poursuit-il.
Gaël Perdriau a pour sa part décidé jeudi 22 septembre de déléguer ses fonctions représentatives à la métropole et à la mairie dans un souci "d'apaisement". Il "prend du recul", comme l'a précisé son service de presse.
L'élu de 50 ans a prévu de présider le conseil municipal lundi après-midi mais cèdera sa place à son premier vice-président pour le conseil métropolitain programmé jeudi.