Liaison SNCF : une association milite pour rétablir le chainon manquant entre Saint-Etienne et Clermont-Ferrand

L'association du "train 634269" espère la réouverture prochaine de la ligne Clermont-Ferrand Saint-Étienne. Une décision sera connue vers la mi-mai avec le rendu d'une étude commandée à SNCF Réseau. Depuis 2016, un tronçon entre Thiers et Boën est inutilisable. La desserte entre les deux grandes métropoles n'est plus assurée.

Des voies envahies de plantes et d'herbes sauvages. Des rails rouillés. Une voie coupée par des panneaux en bois. Sur près de 50km, la voie ferrée n'est plus utilisée entre Thiers et Boën. Une "dilatation des rails sous l'effet de la chaleur" a obligé la SNCF à fermer purement et simplement ce tronçon. Un tronçon vital, car il permettait la liaison directe entre Clermont-Ferrand et Lyon, en passant par Saint-Etienne.

Pour l'association (Train 634269 dont les chiffres sont ceux des départements concernés) qui porte ce projet, "la réouverture de la liaison ferroviaire Thiers – Boën est une nécessité pour un million d’habitants pour ses besoins en déplacements quotidiens entre Lyon – Saint-Étienne – Boën – Thiers – Clermont-Ferrand".

"Une aberration"

L'association met en avant l'impact environnemental de cette fermeture : des bus remplacent les trains sur cette portion. Elle réclame la réouverture de la ligne dans sa totalité afin de permettre aux habitants de pouvoir rejoindre ces territoires. Plusieurs actions ont été menées comme en février 2023 où les membres de l'association s'étaient réunis sur les voies à Thiers. Munis de lampes frontales ils avaient recréé symboliquement la liaison.

L'an passé, en mars 2022, environ 400 personnes s'étaient rassemblées sur les voies à Noirétable. Le collectif milite depuis plusieurs années pour le rétablissement de la ligne.

La question du coût des travaux

Les investissements tardent à venir. Ils sont conséquents. Lors de la fermeture, en 2016, on estimait à 1 million d'euros par kilomètre le coût des travaux. Ce montant pourrait même être désormais supérieur compte tenu de l'inflation et de la hausse des prix des matériaux.

L'association estime, quant à elle, que "des économies sont possibles en faisant appel au recyclage, la réutilisation ou encore le réemploi des matériaux". Selon Pierre-Olivier Messner (l'un des co-présidents), le coût pourrait être ramené à 700.000 euros du kilomètre. Les travaux doivent porter sur la section fermée à la circulation, soit environ 50km. Il s'agira de reprendre le ballast, les traverses, remettre en état deux haltes ferroviaires et protéger les ouvrages d'art. Des tunnels et des viaducs qui sont, pour l'instant, soumis aux aléas du temps et de la végétation qui prend le dessus.

Cela fait plusieurs années qu'il n'y a pas d'entretien sur la voie. On risque de voir des coûts astronomiques de rénovation. Mais même à trois chiffres, on parle de Clermont- Saint-Etienne, avec un potentiel de 800.000 usagers concernés !

Pierre-Olivier Messner, co-président de l'association Train 634269

Un rapport très attendu

Courant mai, le rapport d'étude mené par SNCF Réseau, à la demande de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, permettra d'en savoir plus le positionnement des différents acteurs.

Une précédente étude menée, elle, par le CEREMA (le Centre d'études et d'expertise sur la mobilité et l'aménagement) avait mis en avant trois scenarii. L'un qui "maintenait" l'offre actuelle de desserte en bus. L'autre qui imaginait une liaison "légère" en train. Le troisième avec une remise en service totale de la ligne avec des TER.

Dans l'idéal, selon l'association Train 634269, une remise en état complète de la liaison devrait permettre de reconnecter Clermont-Ferrand à Lyon. Temps de trajet estimé à moins de deux heures.

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