Les jeunes cyclistes du club l'Ecsel accidentés le 17 mars à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire) se sont retrouvés à l'occasion du Grand Prix cycliste de Saint-Etienne, pour dérouler une banderole très symbolique exigeant plus de sécurité routière.
Les jeunes cyclistes accidentés le 17 mars dernier à Saint-Just-Saint-Rambert, percutés par une voiture à l’entraînement, se sont retrouvés ce samedi 27 mars, accompagnés de leurs familles, à l'occasion du Grand Prix cycliste de Saint-Etienne.
Ils ont notamment déroulé une grande banderole "partageons la route" pour sensibiliser au partage de la route et pour transmettre des messages de sécurité routière. Ils tiennent à rappeler qu'il faut laisser un écart d'au moins 1m.50 pour doubler un cycliste sur la route en-dehors des villes. Sur leurs T-Shirts aujourd'hui, des mots de soutien au jeune Mathis, leur camarade qui a été plus gravement blessé et qui vient juste de sortir du coma. Il est toujours hospitalisé au CHU de Saint-Etienne.
"Un vélo est une vie"
Clément a toujours une attelle sur son bras gauche à cause d'une fracture du poignet. "Ça va" nous dit-il. Il tient à communiquer uniquement sur son message de soutien à Mathis: "Tout le groupe cadet, on est là pour le soutenir." "Un vélo est une vie" ajoute-t-il, "il faut partager la route, voitures et cyclistes". Le jeune sportif promet qu'il reprendra le vélo dès que possible.
A 16 ans, Elise, elle, dit qu'elle "n'a rien eu". En 5 ans de cyclisme, c'est la première fois qu'elle subit un tel accident. Elle tient à faire passer un message: "Il faut faire attention. On ne s'attend pas forcément à un tel accident."
Dans le club, une piste est réservée aux moins de 10 ans pour apprendre à rouler au milieu d'autres usagers. L'idée est d'apprendre à rouler avec un autre cycliste juste à côté de soi, presque coude à coude. Le code de la route autorise les cyclistes à rouler deux par deux.
"On ne sent pas en sécurité sur la route"
"Quand les jeunes vont sur la route, ce n'est pas pour expérimenter quelque chose. Ils savent déjà faire et sont déjà capables de rouler sur la route en sécurité." nous précise Ugo Clareton, éducateur cycliste et responsable formation du club l'Ecsel. Lui affirme avoir déjà connu des dizaines de "frayeurs" et d'insultes de la part d'automobilistes colériques, pressés de rouler vite. "Nous en tant que cyclistes, on ne se sent pas en sécurité sur la route. C'est notre terrain d'entraînement. On est hyper vulnérables. Face à un parebrise ou un parechoc, on sera toujours perdants."
Selon lui, la plupart des jeunes et les quatre encadrants adultes vont bien. "C'est des miraculés" dit-il. Il ne reconnaît que le soir de l'accident, tous les responsables "s'attendaient au pire." Il ajoute: "C'est quelque chose qu'on ne peut pas revivre, ce n'est pas possible. Le jeune de 14 ans, ça peut être quelqu'un de votre famille. Il y a quelque chose à changer à mon avis."
Une psychologue accompagne en ce moment les jeunes et leurs familles au sein du club sportif. "La passion pour le cyclisme reste intact, même s'il y a eu cet accident qui est marquant. Il y a cette envie de reprendre le vélo et de se refaire plaisir sur les routes. On a envie de faire changer les choses" conclue Ugo.