Dans la Loire comme partout, les organisateurs de festivals n'en peuvent plus de jongler entre annulations et reports

Les premiers festivals de l'année 2021 dans la Loire n'auront pas lieu. Dans le pays, le monde culturel subit encore les mesures de confinement. Salles de spectacle et festivals sont contraints d'annuler ou de reporter leurs dates. Le casse-tête de la programmation.

"Le Théâtre des Pénitents reste fermé au moins jusqu’au 31 janvier 2021. Par conséquent, tous les concerts de janvier du festival Poly’Sons sont annulés. Tous les billets seront remboursés". La mention figure sur le site internet du théâtre de Montbrison. La scène du Théâtre des Pénitents ne s'illuminera pas comme prévu dans les prochains jours. La salle devait accueillir une foule d'artistes et de spectateurs à l'occasion de la 18e édition des Poly'Sons, un festival de chansons francophones et premier festival de l'année qui dure entre 5 et 6 semaines.

Théâtre en pénitence ...

Henri Dalem, directeur du théâtre des Pénitents et programmateur du festival ne cache pas sa déception. Jusqu'au bout, son directeur a cru pouvoir placarder ses affiches dans la ville. Il s'est finalement résigné à annuler l'événement et à trouver d'autres manières d'accueillir les artistes. "Au mois de décembre, avec la ville, on avait monté un dispositif qui s'appelait Allo les Pénitents. On proposait à des artistes de prendre des rendez-vous téléphoniques de lecture avec des spectateurs. On va voir si on peut le faire avec de la chanson..." Le directeur ne veut pas baisser les bras, notamment pour le jeune public et espère parvenir à jouer des spectacles jeunes publics dans les écoles. Dans le cas de ce festival, seuls les trois concerts de février pourraient être sauvés, "sous réserve d’annonces à venir". Les autres rendez-vous seraient reportés. Il faudra attendre l'été ou l'an prochain selon l'évolution de la situation sanitaire.

Jongler avec le planning des artistes

Le quotidien des programmateurs de festivals se résume à présent à deux mots : annulation et report. A chaque fois, l'exercice tourne au casse-tête. Les organisateurs devenus des bateleurs, sont contraints de jongler depuis des mois avec le planning des artistes... A Saint-Etienne, le festival Arcomik, ex arts burlesques, n'aura pas lieu en février comme à l'accoutumé mais en avril. Décaler au printemps, pour son responsable, c'est une garantie de pouvoir jouer. 

"Depuis l'automne, on travaille avec les artistes sur un éventuel report, un plan b," explique Farid Bouabdellah, directeur artistique du festival Arcomik. Mais voilà trois semaines, il a dû lui aussi se résoudre à reporter l'événement : "On s'est dit, il faut qu'on décale car on ne peut pas se permettre d'attendre; surtout pour que les gens puissent anticiper pour avril", explique-t-il entre fatalisme et pragmatisme. Surtout une question d'organisation pour les artistes. Le festival mise aussi sur la réouverture des cinémas et la diffusion d'une création. Il pourra par ailleurs maintenir un seul spectacle en février 2021. "Parlez-moi d'amour avec humour" avec une quinzaine d'artistes est une création enregistrée pour être diffusée sur France télévision. 

Le directeur, loin de baisser les bras, mise sur l'avenir et reste optimiste. "La culture est une soupape, il ne faut pas l'oublier. Les gens ont besoin de rire, de pleurer, d'avoir des émotions et c'est ce que donne la culture", rappelle Farid Bouabdellah qui se projette déjà en 2022... "bosser, ça nous permet de tenir," résume-t-il.