Paris 2024. "Les joueurs m'encouragent", du staff de l’ASSE aux JO : le pari de Philippe Djo Petitjean

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Pour la troisième saison consécutive Philippe Djo Petitjean fait partie de l’équipe de préparation physique des joueurs professionnels de l’ASSE. Un travail prenant et intense physiquement, qui ne l’empêche pas de poursuivre un objectif personnel majeur : concourir sur l’épreuve de 110 mètres haies lors des JO de Paris

Il y a 3 ans quand Philippe Djo Petitjean signait son contrat avec l’As Saint-Etienne pour intégrer l’équipe de préparation physique du groupe professionnel, il n’était absolument pas question de Jeux Olympiques. L’appétit est venu en mangeant... des séances de fractionné.

Un rythme de travail acharné

“Petit à petit, j’ai vu mon niveau athlétique augmenter” explique le jeune homme de 27 ans, qui fait de l’athlétisme depuis qu’il en a 10. Et pour cause il n’est peut-être pas athlète professionnel, mais il en a le rythme d’entraînement. Pour la troisième saison consécutive, il est sur le pont tous les matins à Robert-Herbin, le centre d’entraînement de l’ASSE, et double les séances les lundis et mardi après-midi.

Des séances pour travailler la vitesse, l’explosivité, la musculature des joueurs de foot, auxquels participent inévitablement les préparateurs physiques. Il faut ajouter à cela ses séances quotidiennes avec son club le Décines Meyzieu Athlétisme, le soir après le travail donc, et souvent ; “une compétition le dimanche, puisque cette année les matchs de l’ASSE sont souvent le samedi, ça laisse les dimanches pour les compétitions d’athlétisme” nous détaille Philippe Djo Petitjean, apparemment satisfait de cet emploi du temps surchargé.

Un double statut qu’il a appris à gérer avec l’aide de Zoran Denoix-Gvozdenovic, son entraîneur depuis 7 ans, qui a déjà accompagné des athlètes internationaux sur des mondiaux, et même des JO. Ensemble ils ont vu les progrès impressionnants accomplis par Philippe, et ont décidé l’année dernière de se fixer ce projet fou : décrocher une place aux Jeux-Olympiques de Paris. “C’est plus que mon entraîneur, c’est mon mentor, c’est lui-même un ancien athlète de haut niveau, et j’ai entièrement confiance en lui”.

Un soutien précieux de l’ASSE

De la confiance, Philippe Djo Petitjean en donne, mais il en reçoit aussi beaucoup, notamment de la part de son club employeur. “J’ai le soutien des présidents” se réjouit l'athlète / préparateur physique, “mais aussi du responsable de la préparation physique mon supérieur direct, du coach, et même des joueurs, qui sont déjà venus m’encourager en compétition quand ils en ont eu l’occasion ! Ça fait vraiment plaisir”.

Un soutien qui permet à Philippe de poursuivre son objectif sans le moindre poids moral : ses employeurs lui font confiance pour rester toujours aussi investi dans sa tâche de préparateur physique. D’ailleurs selon lui “cette situation permet même une certaine émulation dans mes séances avec les joueurs. Ils connaissent mon objectif olympique alors dès qu’ils parviennent à me battre sur un exercice ou deux, ils en profitent pour me chambrer un peu. C’est bon enfant, et ça nous pousse eux comme moi à nous dépasser pour gagner le droit de chambrer l’autre”. *

“Un objectif, pas un rêve”

Pour se qualifier aux Jeux Olympiques en tant qu’athlète du 110m haies, il faut soit réussir les minimas olympiques (13’’27), soit faire partie des 40 meilleurs athlètes qui n’ont pas réussi les minimas, dans la limite de 3 athlètes par nation. Avec un record actuel en 14’’05, c’est grâce à la deuxième option que Philippe Djo Petitjean espère se qualifier. “Il faudrait pour cela me rapprocher des 13’’70. On a beaucoup travaillé cet hiver, j’ai hâte de commencer ma saison d’été pour voir si j’en suis capable”.

En France la densité est énorme dans cette discipline. Pas de problème, Philippe pourra représenter le pays de sa mère : le Togo, comme l’avait fait sa grande sœur en ski de fond lors des JO d’hiver 2014 et 2018. “C’est une petite fédération, avec peu de moyens pour nous aider, mais ils ont le mérite de nous suivre, de nous soutenir, et j’ai hâte de les représenter pour la première fois lors des championnats d’Afrique en juin prochain”.

L’athlète estime qu’il a “15% de chance de parvenir à se qualifier aux JO de Paris”, mais c’est avant le début de sa saison d’été, avant de réellement découvrir la marge de progression que lui a réservé son double travail hivernal (NDLR : en hiver et en intérieur, les athlètes courent des 60m haies). Toutefois Philippe refuse de parler de “rêve”. “Moi depuis 2 ans j’en parle avec le terme d’objectif. SI je commence à parler de rêve c’est moins concret, et je deviens moins concentré. Alors c’est un objectif, et après presque 20 ans d’athlé, y parvenir serait l’accomplissement d’une vie, d’une passion”.

Alors l’athlète/préparateur physique n’entend pas choisir entre les objectifs de ses 2 casquettes, “ça tombe bien ils sont complémentaires” s’amuse-t-il, “il faudrait que la saison de foot s’arrête le plus tôt possible (NDLR : synonyme de remontée en ligue 1 de l’ASSE sans passer par les barrages) pour optimiser la préparation olympique”.

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