Pôle gymnastique de Saint-Etienne : après le classement de l'enquête pour viols et agressions sexuelles

Réactions au Pôle gym de Saint-Etienne au lendemain du classement de l’enquête sur les accusations de viols et agressions sexuelles commis dans les années 80 et 90 sur ce site consacré à la gymnastique féminine. L'affaire a été classée en raison de l’état de santé du principal mis en cause.

Aller jusqu'au Jeux Olympiques de Paris 2024. Les jeunes gymnastes du pôle France de Saint-Etienne ont déjà une lourde pression sur les épaules et s'entraînent sans relâche. Plus de 20 heures par semaine sur les tapis et les agrès. Le pôle France  devient un centre de préparation olympique et c'est une première. Si la presse a été conviée le 17 mai, c'est pour évoquer préparation physique et enjeux.

Mais quelle est ambiance dans ce pôle d'excellence sportive au lendemain du classement de l'enquête pour « viols et agressions sexuelles » ouverte en février 2021 ?

Affaire classée et sentiment d'amertume

L'affaire avait fait grand bruit et ébranlé l'institution : six anciennes gymnastes âgées de 12 à 13 ans au moment des faits, dans les années 80 et 90, avaient porté plainte. Le dossier est aujourd'hui refermé en raison de l'état de santé de l'ancien entraîneur bénévole. L'affaire a été classée par le parquet. Selon le procureur, le principal accusé Robert C. n'est pas accessible à une sanction pénale et ne peut donc pas comparaître en justice. Le retraité est âgé de 80 ans. 

Aujourd'hui, Jean-François Rascle, le président du Pôle Gym France de Saint-Etienne depuis six ans se refuse à faire davantage de commentaires mais il indique : "je garantie l'intégrité des filles qui sont sous ma responsabilité, des entraîneurs qui sont sous ma responsabilité. Je ne ferai pas de commentaires sur ce qui s'est passé il y a 40 ans". Des précautions ont été prises selon le responsable : "On fait partie de l'association Colosse aux pieds d'argile (...). On a mis en place des protocoles pour éviter que garçons et filles se retrouvent dans les mêmes lieux, au même moment. Ou entraîneurs et entraînées". Exit aussi l'accueil à domicile des gymnastes par les coachs. Des pratiques qui existaient "depuis des années" qui ont été "abrogées".

Caroline Jacquey, est l'une des six anciennes gymnastes du Pôle Gym France de Saint-Etienne, ayant porté plainte contre cet ancien bénévole du club en février 2021. Il y a plus d'un an, elle avait accepté de témoigner.

La parole a été libérée pour protéger les championnes de demain mais l'ancien entraîneur bénévole mis en cause n'a pas été entendu par les enquêteurs en raison de son état de santé. Aujourd'hui, l'ancienne sportive ne cache pas son amertume même si elle veut garder à l'esprit le rôle positif de son action.  "Savoir que tout ça n'a pas été fait pour rien. Ça a permis à d'autres victimes de parler et peut-être de pouvoir se réparer aussi. C'est le côté un peu positif de ces deux années, qui n'ont pas été faciles", explique Caroline Jacquey.

Gym : "les méthodes et les mentalités ont changé"

Eric Hagard, entraîneur référent JO 2024, qui travaille à la préparation des gymnastes depuis plus de trente ans a vu les changements de méthodes et de mentalités au fil des ans : "Ce qui s'est fait il y a plus de 40 ans n'a plus lieu d'être. Les mentalités ont évolué (...). Aujourd'hui les méthodes aussi ont changé, la manière de parler aux gymnastes également. C'est ce qui fait la différence"." explique-t-il. "Le sport français est aujourd'hui encadré par la législation, par des textes". L'entraîneur stéphanois a également travaillé aux Etats-Unis. "Les entraînements se passent de manière ouverte, les gymnases sont ouverts aux parents".  "J'ai vécu un autre système. Quand je travaillais aux Etats-Unis, c'était déjà régit par des lois très strictes". Et l'affaire a-t-elle eu un impact sur sa manière d'entraîner ? "Aujourd'hui tout est réglementé, il n'y a plus de raison d'être confronté à ce genre de problème"

Aujourd'hui, les entraîneurs préfèrent parler du Pôle gym de Saint-Etienne qui devient un centre d'entraînement olympique. C'est un des deux centres de préparation des athlètes françaises pour les JO de Paris 2024.  Plusieurs athlètes sont pressenties pour intégrer l'équipe tricolore et concourir au plus haut niveau. Loin des polémiques.

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