Les débats du conseil municipal de Saint-Etienne qui se tient ce mardi 30 mai après-midi promettent d'être houleux. Le maire, récemment mis en examen pour chantage sur l'un des ses adjoints, a donné le ton en refusant de mettre à l'ordre du jour les questions orales de l'opposition de gauche. Une première depuis le début du mandat.
"On s'attend à passer un sale quart d'heure", c'est ainsi que les membres de l'opposition de gauche à la mairie de Saint-Etienne décrivent l'état d'esprit dans lequel ils se trouvent avant le conseil municipal du jour.
Quatrième assemblée plénière depuis le scandale révélé par Médiapart à la rentrée 2022, c'est aussi le premier conseil qui sera présidé par un maire mis en examen. Le 6 avril dernier, un juge d'instruction a décidé de poursuivre Gaël Perdriau pour des faits de chantage : l'édile est soupçonné d'avoir participé, en 2014, à un complot visant à discréditer son rival et premier adjoint, Gilles Artigues, en le piégeant grâce à une vidéo intime.
Le maire, exclu des Républicains suite aux révélations, veut rester maître de l'ordre du jour, car il vient d'essuyer un revers à la Métropole de Saint-Étienne. Jeudi 25 mai, l'assemblée de l'agglomération a voté à 69% des suffrages la baisse de son indemnité de 2959 à 1479 euros mensuels. Gaël Perdriau s'était mis en retrait total de la présidence de la collectivité il y a cinq mois sans que ses émoluments en souffrent. L'opposition municipale ne désespère toutefois pas de pouvoir réclamer à nouveau la démission du maire.
Un concours de vinaigrettes !
Jamais à court d'idées piquantes pour railler le maire de Saint-Etienne et ses présumées turpitudes, le "Comité défaite", collectif de citoyens, organise devant l'Hôtel de Ville un concours de vinaigrettes. Alors que les débats se dérouleront en salle du conseil, ses membres proposent à tout un chacun de venir proposer sa meilleure sauce pour "mieux digérer les salades dégoûtantes du maire".
Après un pot de départ, une tombola, une soupe aux choux, un karaoké ou un marathon, ce concours est une nouvelle manière pour ces militants stéphanois, qui ne manquent pas d'humour, de demander la démission de leur maire. Ils déplorent l'image de la ville renvoyée par la municipalité.
