Environ cinquante paysans se sont réunis mercredi matin devant la sous-préfecture de Montbrison. Les sources d’inquiétude sont nombreuses et parmi elles, l’accaparement des terres agricoles.
A dix jours de l’ouverture du Salon de l’Agriculture à Paris, les inquiétudes ne manquent pas dans le monde agricole. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs de la Loire ont manifesté mercredi devant la sous-préfecture de Montbrison pour dénoncer le traité de libre-échange avec le Canada (CETA) et celui à venir avec les pays d’Amérique du Sud (Mercosur) dont les éleveurs bovins de la plaine du Forez ne veulent pas entendre parler.
Par ailleurs le prix du lait reste un souci majeur. Le projet d’accord sur un juste prix donné au producteur par la grande distribution tarde à venir.
Enfin parallèlement au remodelage des zones défavorisées dans le cadre de la PAC qui préoccupe la coordination rurale et provoque d’importants mouvements de contestation dans le sud de la France, la Confédération paysanne s’apprête à lancer une grande campagne contre l’accaparement des terres agricoles et la financiarisation de l’agriculture.
Elle réclame une réforme efficace des Safers, ces établissements publics chargés de gérer l’aménagement des espaces ruraux. Ces sociétés doivent être mieux armées pour lutter contre l’arrivée de grands groupes chinois ou d’acteurs extérieurs au monde agricole. Emmanuel Macron lors de ses vœux au monde agricole a promis une loi sur le foncier dans l’année. Le député (PS) de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier est en charge de la préparer.
L’accaparement agricole est un phénomène très préoccupant. Qu’il soit le fait de l’urbanisation (tels les projets régionaux de l’A45 ou le Center Park du Roybon dans l'Isère) ou de l’achat de parcelles par des grands groupes, il prive les paysans de terres et de la possibilité de s’installer.
Le reportage d'Anthony Laurent et Damien Grousson :