Au lendemain de l'annonce de la réouverture de l'enquête sur les agressions sexuelles de deux anciennes gymnastes de Saint-Etienne, l'ancien entraineur bénévole accusé, a accepté de nous ouvrir sa porte. L'homme nie formellement : "je n'ai rien à me reprocher".
Robert C. vit toujours à Saint-Etienne. Aujourd'hui âgé de 79 ans, il dit ne rien savoir de ce dont trois anciennes gymnastes du pôle France l'accusent. Mais lorsqu'il les pointe du doigt sur une photo accrochée dans son salon, il parle des "trois qui ont créé mon problème". L'ancien entraineur bénévole du pôle France de gymnastique féminine affirme ne pas avoir été auditionné dans le cadre de cette affaire. Il faut dire que l'annonce de la réouverture d'une enquête a été annoncée la veille, 24 février 2021, par le Parquet de Saint-Etienne.
"Je ne suis pas inquiet, je n'ai rien à me reprocher"
Robert C. a la dénégation facile et très peu d'explications à donner. Un brin sur la défensive, il a tendance à répondre "non", ou "je n'en sais rien" à toutes les questions que notre équipe lui pose. "Quand et pourquoi j'ai arrêté d'être bénévole au pôle gym? J'en sais rien". Morgane, Juliette et Caroline, "vous les avez entraînées ?... non". Puis, il se reprend, "il y en a une que j'ai entrainée, c'est Juliette". Lui est-il arrivé d'héberger les jeunes filles ? L'homme réfute d'un "absolument pas", catégorique.
Caroline Jacquey a porté plainte en 2010, en tant que victime d'une agression sexuelle commise une nuit d'été 1988. La gymnaste avait alors 12-13 ans. Et elle accuse l'entraîneur bénévole. L'enquête de la gendarmerie de Montrond-les-Bains avait alors été classée, pour cause de prescription. C'est cette même plainte que le Parquet de Saint-Etienne a décidé de réexaminer ce 24 février 2021. Et des investigations vont également être menées "sur des faits similaires dénoncés par une autre ancienne gymnaste".
Je n'en sais rien ce dont elle m'accuse... et ça ne m'intéresse pas.
L'ouverture de cette enquête pour violences sexuelles sur mineures, Robert C. fait mine de ne pas être au courant. Mais nie fermement avoir commis ces violences sexuelles. "Je n'ai rien à me reprocher" finit-il par déclarer.
Tentative de contact avec d'anciens encadrants du pôle
La Police, la Direction départementale Jeunesse et Sports ? Robert C. dit n'avoir été auditionné par personne. Ce qu'il confie, en revanche, c'est un coup de fil passé hier, mardi 24 février. Il a tenté de joindre le président du pôle stéphanois à l'époque. "Pas moyen de l'avoir. Sitôt que je parle, on me dit c'est qui ? Sitôt que je dis mon nom, il raccroche. J'ai essayé de l'avoir pour savoir s'il était au courant de ce qui m'arrivait dans la gueule".
Lorsqu'on évoque Murielle, la fille de celui qui reste président d'honneur de la structure de gymnastique, Robert C. s'emporte. "On ne va pas discuter de tous les gens que j'ai connu ! Combien il y en a de mis en cause ?". Murielle était entraîneuse, elle-aussi au pôle de gymnastique de Saint-Etienne. L'une des victimes dit l'avoir prévenu de son agression, au lendemain des faits. Elle est aujourd'hui au cœur d'une enquête administrative toujours en cours, et a été suspendue de toute fonction d'encadrement pendant six mois. Elle a récemment démissionné de ses mandats dans ce milieu sportif.
Robert C. ne nous fera pas plus de commentaires sur cette affaire. Saisi en avril 2020 par la Fédération française de gymnastique, le Parquet de Saint-Etienne a estimé que "des actes d'enquête complémentaires sont susceptibles de concourir à la manifestation complète de la vérité". L'enquête et les nouvelles investigations liées à la dernière plainte, ont été confiées à la Brigade de recherches de Saint-Etienne.