Saint-Etienne : la salle de spectacle Le Fil occupée par des intermittents

Suivant un mouvement national, une dizaine d'intermittents du spectacle a décidé d'occuper la salle de spectacle Le Fil, à Saint-Etienne, depuis mercredi 10 mars, alors que le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures de soutien au secteur culturel.

Le mouvement de protestation des intermittents s'amplifie. Après Paris, Strasbourg, Nantes ou Pau, c'est au tour du Fil à Saint-Étienne d'être occupé. Le gouvernement a pourtant annoncé, ce jeudi 11 mars, de nouvelles mesures de soutien au secteur culturel, et promet des "réponses adaptées" le cas échéant. 

 

Revendications diverses

A l'extérieur, quelques banderoles. A l'intérieur, une dizaine d'intermittents occupent le lieu. "Les travailleurs précaires n'ont pas de lieu pour s'organiser puisqu'ils n'ont pas de travail, donc là on a un lieu fort pour réunir les gens en lutte," justifie Romuald Bailly, Représentant CGT CTPEP 42. Leurs principales revendications : '"une prolongation de l'année blanche", que le gouvernement n'écarte pourtant pas, et "des aides massives au secteur", qui s'élèvent pourtant à 50 millions d'euros annoncés ce jeudi dans le cadre du plan de relance. Frédéric Leyreloup, membre du Collectif des Intermittents CIP 42, explique que la mobilisation concerne aussi les "précaires de l'emploi : les gens chargés de la billetterie, de la sécurité, de nourrir les compagnies, ce sont les grands oubliés des mesures," assure-t-il.

 

 

20 millions supplémentaires pour la culture


Cette occupation intervient alors que le gouvernement a justement annoncé, ce jeudi 11 mars, de nouvelles mesures pour l'emploi dans le secteur culturel et notamment l'accès des intermittents aux congés maladie et maternité. Le Premier ministre Jean Castex et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot ont rencontré en visioconférence les organisations syndicales du secteur de la culture. La ministre a indiqué avoir obtenu  "que 20 millions supplémentaires soient mobilisés pour soutenir les équipes artistiques en région, aider les plus fragiles, préparer la reprise qui se profile mais aussi accompagner les jeunes diplômés qui commencent leur carrière dans des conditions particulièrement difficiles". Ces 20 millions viendront s'ajouter aux 30 millions d'euros déjà prévus dans le plan de relance pour 2021.

 

Le gouvernement ouvert sur l'année blanche

Au sujet d'une éventuelle "prolongation de l'année blanche" au delà du mois d'août, le sujet semble quelque peu prématuré en ce mois de mars, alors que la vaccination semble devoir permettre un retour à la normale dans les prochains mois. Une mission dresse actuellement un diagnostic de la situation des intermittents au 31 août 2021 et va "proposer une réponse adaptée" à ces professionnels. "Aucune piste n'est à ce jour écartée et le gouvernement s'appuiera sur les conclusions de la mission, attendues pour fin mars, pour se concerter avec les organisations syndicales sur les solutions qui seront mises en oeuvre", a précisé le premier ministre.
    

D'autres mesures au cas par cas

Le Fonds d'urgence FUSSAT, mis en oeuvre pour accompagner les intermittents qui ne peuvent bénéficier du dispositif de l'année blanche, "sera réabondé de 10 millions d'euros, ce qui le portera en 2021 à 17 millions d'euros". Les nouvelles mesures prennent aussi en compte "les situations de certains intermittents qui, faute d'activité professionnelle suffisante, rencontrent des difficultés pour atteindre les seuils fixés permettant l'ouverture de droits aux prestations maternité, maladie ou affections de longue durée". "Nous avons donc décidé d'adapter les règles pour leur permettre d'être convenablement indemnisés. C'est l'esprit constant de la réponse du gouvernement: personne ne doit être laissé de côté", a déclaré la ministre de la Culture. 

 

Reportage de Joanne Massard et Lucie Denechaud

 

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