Le manque de pluies de ces derniers mois met les agriculteurs en difficultés. La Loire est classée en calamité sécheresse. Dans les exploitations, la situation devient tendue et le fourrage manque pour nourrir les bêtes. Illustration dans les Monts du Forez.
Le département de la Loire a obtenu le classement en calamité agricole pour la sécheresse de 2018. Les dossiers sont à l'instruction à la Direction Départementale des Territoires. La sécheresse fera l'objet d'indemnisations pour certains agriculteurs. Mais dans les exploitations ligériennes, majoritairement centrées sur la production de lait et l'élevage, la situation devient tendue et le fourrage manque pour nourrir les bêtes.
C'est le cas pour Laurent Pelardy, exploitant agricole installé à Essertines-en-Châtelneuf. Pourtant situé à mille mètres d'altitude dans les Monts du Forez, son GAEC de 100 hectares subi chaque année un peu plus les changements climatiques et le manque d'eau. Une pénurie d'eau et de précipitations qui rime avec pénurie d'herbe dans les pâturages. Si la sécheresse de 2018 se reproduit, cet agriculteur ligérien devra encore trouver des solutions pour nourrir les 70 laitières et 80 génisses de son exploitation. En 2018, Laurent Pelardy a été contraint d'entamer les réserves de foin plus tôt que d'habitude et de rentrer une partie de son troupeau avant l'heure. Le foin se faisant rare, son prix a grimpé. Mais ce qui préoccupe le plus l'éleveur c'est la difficulté à se procurer du fourrage. Par chance, c'est un stock de foin racheté à un voisin qui lui a permis de passer l'hiver.
Depuis 2011, la FDSEA organise un dispositif de secours. Cette année, 4500 tonnes de fourrage ont été acheminées dans la Loire. Du foin vendu à un prix plancher. Laurent Pelardy aimerait créer des retenues collinaires, pour stocker l'eau à l'année. Mais les autorisations sont très difficiles à obtenir. Le syndicat agricole majoritaire en France ne cache pas son agacement. "Il y a besoin de travailler sur le sujet irrigation," explique Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA présent le 12 mars à Montbrison lors du congrès de la FDSEA," au niveau législatif, il faut permettre aux agriculteurs de s'adapter en gérant l'eau".