Ségur de la Santé : les étudiants en médecine de Saint-Etienne ont aussi leurs revendications

Le Ségur de la Santé a débuté ce lundi 25 mai pour une durée de sept semaines. Le gouvernement va devoir faire face à un certain nombre de dossiers pointés par le monde hospitalier. Précarité, statut, droits, rémunération, les étudiants stéphanois veulent aussi faire part de leurs revendications.  

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Ils ont été nombreux, plus de 250 à Saint-Etienne, à s'être engagés activement auprès des soignants, au plus fort de la crise épidémique de Covid19. Les étudiants en médecine stéphanois avaient monté une réserve sanitaire réunissant près de 500 volontaires. Une façon de répondre aux besoins du CHU, mais aussi des centres médicaux sociaux, tels que les EHPAD. 

Ces étudiants, pour la plupart, ont rempli des missions à temps plein, en qualité d'aides soignants, d'aides SAMU, infirmiers ou encore assistants de recherche clinique... Une large contribution qu'ils aimeraient faire reconnaître. 

204 euros pour un mois de stage

En 5e année de médecin, Clément Bessette était en stage aux urgences, depuis le mois de février, lorsque la crise a éclaté. "Aux urgences, c'est déjà compliqué avec des gardes de 24h ou plus en temps normal, alors on n'avait pas prévu que le Covid débarque"
Il a été l'un des premiers à rejoindre la réserve sanitaire le 14 mars dernier. Clément a gonflé les rangs du SAMU, à la régulation, un service débordé par les nombreux appels de personnes inquiètes. "Le premier week-end, c'était impressionnant : 400 appels en 5 heures", confie Clément. 

Pour son stage aux urgences, ses gardes de 24h, ses heures supplémentaires, ses nuits, Clément n'a été payé que 204 euros par mois. C'est la somme allouée aux étudiants en médecine, en 5e année. En 4e année, elle n'est que de 100 euros. "Et en plus du stage, du travail, il a fallu bien sûr, travailler nos cours. Mais le temps consacré à la gestion de la crise, ça a été du temps en moins pour la préparation de nos concours" déplore-t-il. Un sacrifice. Pour sa mission de la réserve sanitaire, en tant que régulateur au SAMU, Clément a été rémunéré au SMIC horaire, soit 10 euros nets de l'heure. De quoi gonfler, un peu, sa trésorerie. L'étudiant garde en mémoire la large mobilisation des étudiants, les attentions des patients et les gestes des civils envers les soignants. 
 



La demande d'une reconnaissance

Cette implication, ces efforts et ce temps fournis, les étudiants stéphanois en médecine souhaitent les faire reconnaître. 
A l'heure du lancement de la concertation du Ségur de la santé, ils tiennent à alerter les instances quant à leurs conditions d'étudiants, souvent précaires, au manque de reconnaissance de leur statut, de leurs droits, à leur faible rémunération. 

"Pour nous, étudiants en médecine, c'est la double peine, déclare Clara Bonnavion, élue, représentatnte des étudiants en médecine à la faculté de Saint-Etienne. Non seulement, il y a une précarité liée à la vie étudiante : il faudrait avoir un job à côté des études mais c'est impossible avec les concours à passer. Mais aussi une précarité statutaire, puisque nos droits ne sont pas respectés par tous les CHU". La moitié des CHU ne rémunereraient pas toutes les gardes honorées. Or, les gardes sont obligatoires pour ces étudiants. Clara souligne également l'absence de chambres de garde parfois, leur manque de décence, l'absence de repas. "Le point noir, ajoute-t-elle, c'est vraiment le statut. Les étudiants ne tolèrent plus la rémunération de 1,29 euro de l'heure"

20 propositions 

Les étudiants ont fait remonter de nombreuses revendications auprès de l'ANEMF, l'Association nationale des étudiants en médecine de France, qui a déterminé 20 propositions pour le système de santé de demain. Des points majeurs qu'ils souhaitent soumettre au Ségur de la Santé. 
 

Les étudiants ont également demander l'ouverture d'une instruction auprès du ministère, afin "de mettre le nez dans ce qu'il se passe dans les CHU et que soient respectés les droits des étudiants" ajoute Clara Bonnavion. La représentante des étudiants stéphanois évoque aussi "le besoin d'une rénovation de l'attractivité de l'hôpital public afin de prévenir la fuite des professionnels vers le privé, à l'aide d'une meilleure rémunération du personnel, une réévaluation des échellons, le recrutement de personnel et une gouvernance de l'hôpital partagée entre l'administratif, le médical, les étudiants et les libéraux pas assez intégrés au système de soin local"

De nombreux étudiants avaient déjà participé aux mouvements de grève en janvier dernier. Ils se disent prêts à descendre de nouveau dans la rue, s'ils ne sont pas entendus lors du Ségur de la Santé. 






 
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