Décharné et blessé, le fauve était arrivé à Saint-Martin-la-Plaine en piteux état voilà tout juste un an, en juin 2020. L'équipe de l'association Tonga Terre d'accueil s'est démenée pour le sauver. Aujourd'hui Jon le lion a recouvré la santé. L'animal en pleine forme affiche même quelques rondeurs.
Maltraité, le fauve a été sauvé grâce à OneVoice, organisation de défense de la cause animale . Il a été saisi dans un cirque en Normandie, puis expédié vers la Loire pour être accueilli au sein de l'association Tonga Terre d'accueil. A Saint-Martin-la-Plaine, les équipes de soigneurs et le vétérinaire Jean-Christophe Gérard ont tout fait pour soigner Jon le lion. "A son arrivée, pendant 48 heures, on a eu vraiment beaucoup d'inquiétudes," a confié Pierre Thivillon, le fondateur de l'association et de l'espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine. Aujourd'hui, il ne cache pas sa fierté et son bonheur, son "gamin" va bien, il a repris du poil de la bête et affiche une belle santé malgré les maltraitances passées. Il est même méconnaissable aujourd'hui. Jon est l'un des 70 fauves qui sont passés par l'association Tonga Terre d'Accueil née en 2008.
Maigreur extrême, plaies et dentition délabrée
Jon est un lion adulte, probablement âgé d'une quinzaine d'années selon les estimations Jean-Christophe Gérard qui n'a pas pu établir son âge avec certitude. Il faut dire qu'à son arrivée au refuge, Jon était particulièrement maigre, on peut même dire décharné. L'équipe de soigneurs avait pris des photos, particulièrement choquantes montrant un animal aux os saillants et peinant à se tenir sur ses pattes. "Il pesait la moitié du poids d'un lion adulte," a confié le vétérinaire. Privé de nourriture par ses anciens propriétaires qui n'avaient plus d'argent, Jon était en train de mourir de faim.
Quand il est arrivé, on ne savait pas si on allait pouvoir le sauver parce qu'il était vraiment très faible. Il arrivait à peine à se déplacer. On était très inquiet pour lui. Quand on l'a vu on a eu vraiment de la peine pour lui, on était révolté.
La priorité a donc été de le réalimenter progressivement et l'équipe était prête à tout pour le sauver. "Il fallait qu'il se réhabitue à prendre de la nourriture quotidiennement. On a augmenté les quantités peu à peu chaque jour pour qu'il regagne du poids et de la masse musculaire". L'animal a si bien collaboré avec les soigneurs qu'il a repris 70 kg en quelques semaines. "On a très vite vu que l'euthanasie n'était pas une piste à envisager", explique-t-il, "mais il a fallu une importante surveillance quotidienne pour être certain qu'il se rétablisse". Pour couronner le tout, la dentition de Jon était en très mauvais état avec des dents cariées et ses quatre crocs cassés.
Tout est bien qui finit bien : un sauvetage réussi
Aujourd'hui, le fauve pèse entre 200 et 210 kg, soit le poids d'un lion normal. Il a même quelques bourrelets, convient le vétérinaire en riant mais "nous on préfère ça". Jon avale 20 kg de viande par semaine malgré l'absence de crocs et ses dents dévitalisées. "Il se débrouille pour manger quand même". Il a fallu renoncer à certains soins dentaires comme la pose de crocs artificiels, envisagée un moment. "Il n'avait plus de racines dans lesquelles fixer les prothèses. Mais actuellement, il ne souffre plus des dents," ajoute le vétérinaire.
Jon fait partie des histoires les plus marquantes de Tonga. C'est le jour et la nuit, entre le moment où il a été saisi, l'arrivée ici. Aujourd'hui, il est en pleine forme.
L'animal à son arrivée dans la Loire présentait aussi des plaies et des signes inquiétants d'infection. A tel point que Jean-Christophe Gérard a été contraint de lui amputer une partie de la queue qui commençait à se nécroser. Malgré cela, Jon a retrouvé le panache qui sied au roi des animaux, une crinière bien fournie et même quelques petits bourrelets. "On est content d'avoir pu le soigner, de l'avoir sauvé et d'avoir pu l'accueillir ici pour couler une retraite tranquille". A terme, lui trouver un autre hébergement permettrait à l'association Tonga Terre d'Accueil de libérer une place et de venir en aide à d'autres animaux. Jon pourra peut-être être replacé ailleurs un jour mais il est encore trop tôt pour le dire.
Le fauve a-t-il gardé une rancune envers les bipèdes? Le vétérinaire l'assure, "malgré les mauvais traitements subis, Jon n'en a jamais voulu à l'Homme. Il n'a jamais été agressif avec nous, il a toujours été un animal calme. Il a toujours eu confiance."