Seul dans son bateau depuis 12 jours, Bernard Poitau participe au Vendée Globe virtuel via le jeu Virtual Regatta. Il réalise ce défi pour récolter de l'argent au profit de l'association Anticyclone qui vient en aide aux demandeurs d'asile à Saint-Etienne.
Bernard Poitau maintient le cap sur son bateau. Cela fait déjà une dizaine de nuits qu'il est à bord. Il est déterminé pour finir son tour du monde sans assistance et sans escale, comme tous les autres concurrents du Vendée Globe, mais lui se trouve dans son pré à Saint-Julien-Molin-Molette (Loire), en plein cœur du Pilat. "Le plus dur, c’est de sortir du duvet alors j’avoue que de temps en temps je reste jusqu’à 10h ou 10h30 dedans, en écoutant des podcasts mais en me disant "allez, il faut y aller", explique le marin des prés. "J'ai des douleurs intercostales mais qui sont dues aux nuits et au stress de me dire si je vais pouvoir tenir mais je trouve que pour 71 ans, ça marche".
"J'ai été réveillé par de l'eau qui coulait"
Avec 72 % d'humidité dans sa cabine, les températures hivernales du Pilat, et le confort sommaire d'un vieux rafiot, le retraité se sent parfois angoissé mais les journées sont rythmées par la navigation. "Même si ce n’est pas les conditions idéales, j'ai un rythme très précis, je sais à quelle heure je mange, je sais à quelle heure je dors, pour pouvoir être tranquille dans ma tête".
Toutes les trois heures, il ajuste les réglages de son monocoque virtuel, sur Virtual Regatta, mais doit aussi réparer l'embarcation réelle. "Il a fallu que je me lève la nuit pour réparer un des poteaux en PVC qui avait cassé, j’ai été réveillé par de l’eau qui me coulait dessus, j’ai tout réparé avec des chambres à air, des manches à balai et tout marche maintenant". Sa famille, ses voisins et des inconnus le soutiennent, ce qui lui permet de positiver et de tenir.
Mon petit voisin m’a dit qu’il suivait mon bateau à l’école, ça m’a fait plaisir. Il y a plein de gens qui croient en moi, mes enfants sont merveilleux, c'est très chouette. C’est une sacrée aventure humaine parce qu’il y a des tas de gens que je n’aurais jamais rencontrés.
Bernard PoitauMarin des prés
Bernard Poitau doit tenir encore au moins 2 mois. Il espère égaler le vainqueur de la course. Il réalise ce défi pour récolter de l'argent pour l'association Anticyclone qui vient en aide aux demandeurs d'asile à Saint-Etienne. Les dons se font par chèque ou via une cagnotte.