La SaintéLyon : une course-raid devenue au fil des ans l'une des plus célèbres épreuves françaises de course à pied. Récit de 70 ans d'histoire dans les pas des coureurs.
C'est une septuagénaire qui se porte comme un charme. Demain, 30 novembre 2024, aura lieu la 70ᵉ édition de la SaintéLyon. Un raid extrême disputé de nuit, en plein hiver, sur une distance d’une soixantaine de kilomètres et dont l'histoire se confond avec celle de la course à pied moderne.
Premières foulées en 1952. Des cyclotouristes amateurs stéphanois et lyonnais créent une randonnée pédestre hivernale organisée sur deux jours, entre Saint-Etienne et Lyon, via le GR7. Tantôt de Saint-Etienne à Lyon, tantôt dans l'autre sens.
À l’époque, ils ne sont que quelques-uns à tenter l’aventure, en chaussures de montagne et sacs à dos. L’objectif, c'est d'abord de permettre aux cyclotouristes amateurs de rester en forme lors de la saison hivernale.
Une nuit pour relier Saint-Etienne à Lyon
Personne n’imaginait alors qu’il était possible de relier les deux grandes métropoles régionales en marchant ou en courant sans interruption. En quelques années, les temps réalisés passent de 9h à 7h30, un chiffre symbolique, puisqu’il représente le temps mis par la diligence pour relier Lyon à Saint-Etienne au siècle dernier.
Dès les années 70, l’émergence du jogging et l’apparition de chaussures amortissant les chocs sonnent le glas de la marche. Dorénavant, la SaintéLyon, qui ne s'appelle pas encore comme ça, se fera essentiellement au pas de course.
1978 : Michel Delore, sportif, journaliste et écrivain, qui remporte l’épreuve 8 fois entre 1970 et 1980 va établir le record de la distance en courant à 5h20.
Au début des années 80, la SaintéLyon atteint un record de participation avec plus de 4000 concurrents. Seulement 40% des participants franchissent la ligne d'arrivée.
1991 impose le nom SaintéLyon
L'édition 1991 va marquer les esprits. L’épreuve (qui prend officiellement le nom de SaintéLyon) se dispute désormais systématiquement dans le sens Saint-Etienne-Lyon, avec un départ à minuit et un délai maximum de 15 heures. En 1994, Franck Proietto établit un nouveau record en 4h19.
2002 : 3 500 participants prennent le départ de la SaintéLyon. Associée au Téléthon, l’épreuve bénéficie d’une nouvelle dynamique et d’une très bonne couverture médiatique.
L'année 2007 enregistrera un nouveau record de participation avec plus de 8 200 coureurs nocturnes. Franck Proietto, treize ans après sa première victoire en 1994, remporte une course rendue difficile par la boue qui recouvrait les chemins des Monts du Lyonnais.
2009 : succès phénoménal pour la SaintéLyon avec 10 000 participants et des inscriptions closes des semaines avant l’événement.
Quand la neige s'invite dans la course
La SaintéLyon 2010 restera dans les mémoires comme une édition d’anthologie avec des conditions hivernales inédites. Plus de 40 cm de neige recouvrent le parcours, et des températures polaires s’installent pour la semaine. Le décor, encore plus féérique grâce à une nuit claire et une neige immaculée, enchante les sens mais la neige profonde par endroit et piégeuse sur la fin de parcours rend la progression des coureurs plus délicate.
En 2013, pour sa 60ème édition, la SaintéLyon innove avec la première édition de la SaintéSprint, dans un format rapide de 22 km. Une édition-événement qui voit la réalisation d’un livre anniversaire retraçant 60 d’histoires sur la plus ancienne des courses nature françaises. Un nouveau record de participation est atteint avec plus de 13000 participants.
2020, le Covid a raison de la SaintéLyon
2020, l'année du Covid. La situation sanitaire ne cessant d’empirer et les restrictions de se durcir, l’organisation prend la décision d’annuler l’épreuve. Des mois de travail et de préparation qui s’effondrent...
2022 : la SaintéLyon s’internationalise ! Plus de 17 000 inscriptions ont été enregistrées.
2023 voit le retour de la neige et du verglas pour une 69ᵉ édition fidèle au mythe. Quelles surprises réserve la 70ᵉ SaintéLyon ?