Sécheresse : l'accès à l'eau des agriculteurs, un débat qu'il va falloir accepter

Le dernier communiqué de la préfecture de la Loire place toute une partie du département en alerte sécheresse renforcée. Une situation qui implique des restrictions sur l'usage de l'eau. Cependant les agriculteurs concernés ne se montrent pas forcément inquiets.

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En raison d’un déficit pluviométrique persistant, la préfecture de la Loire, via un communiqué, place ce mardi 12 septembre toute une partie du département en alerte sécheresse renforcée. Cette alerte est assortie de restrictions de l'usage de l'eau. Contre toute attente, cela n’inquiète plus vraiment les agriculteurs.

Saison faite

Nicolas Clerc exploite une ferme de 100 hectares au cœur du Forez, il explique "les mêmes restrictions, un mois plus tôt, auraient été vécues de façon beaucoup plus dramatique par la profession. Là, la saison est faite. Du coup, on se pose des questions pour les saisons à venir."

Céréalier, Nicolas Clerc cultive luzernes et maïs. Il consomme 35.000 m³ d’eau par an et défend la nécessité d’irriguer."Parfois, on est tenté d’essayer certaines plantes, comme le sorgho, dont on nous annonce des besoins en eau inférieurs, mais le rendement final et la qualité de la récolte sont aussi nettement inférieurs. C’est ce qui fait que le maïs garde de très bons atouts pour justifier sa culture et son irrigation."

Vers une évolution des pratiques

Arroser en plein soleil, creuser des mégabassines, des pratiques qui passent de moins en moins bien aux yeux du public. Également porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Clerc estime qu'il est temps de dépasser les polémiques et d’accepter le débat."La profession jusqu’à présent avait tendance à considérer qu’elle était prioritaire pour l’accès à l’eau. C’est une tendance naturelle. On se rend compte aujourd’hui, avec la raréfaction de la ressource et les tensions, que cet accès à l’eau, pour l’agriculture, va devoir être justifié, expliqué aux citoyens."

Restreindre l’accès à l’eau, selon lui, pourrait s’entendre, mais de manière progressive, avec l'assurance d’une meilleure équité entre agriculteurs.

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