Suite aux sécheresses successives et à la canicule de cet été, certaines cultures comme le maïs sont en difficulté. Face à ce constat, en Haute-Loire, certaines voix prônent un changement de cap pour l'agriculture en s'appuyant sur des pratiques plus traditionnelles.
La pluie du lundi 28 août n'aura pas suffi. En Haute-Loire, la sécheresse, et surtout la canicule, de cette fin d'été auront eu raison d’un des champs de maïs du Brivadois destiné à l’alimentation animale. Même constat pour le Sorgho, parfois présenté comme une alternative au maïs, mais qui n’arrivera sans doute pas à maturité.
L’herbe comme enjeu majeur
Pour Olivier Vacheron, éleveur de brebis dans le massif montagneux de la Margeride, c’est une évidence. Le changement climatique et ces coups de chaud récurrents devraient conduire les instances agricoles à repenser les pratiques culturales en Haute-Loire, en profitant mieux d’une ressource qui a depuis longtemps fait ses preuves. L'éleveur indique : “C’est vrai qu’on entend beaucoup parler de maïs, de Sorgho et de plantes alternatives. Nous, au sein de la Confédération paysanne, on pense que ce serait bien que la Chambre d'agriculture fasse des formations sur le maïs, certes, mais avant tout sur l’herbe. Il faut pousser les éleveurs vers ce sur quoi ils réussissent, c’est-à-dire l'herbe. Il faut savoir aujourd’hui que, sur nos 3600 éleveurs en Haute-Loire, 90% d'entre nous utilisent de l’herbe comme ration principale”.
Miser sur des plantes alternatives
Olivier nous présente un de ses nombreux champs de luzerne, déjà fauché à deux reprises depuis le printemps, malgré les aléas du climat. En cette fin d’été, il semble prêt à reverdir. “On n’a rien inventé, lance l’éleveur. Ces plantes-là sont écologiques et économiques. Écologiques car elles vont chercher elles-mêmes l’eau. On n’a pas besoin d’irriguer. Économiques car on ne laboure pas tous les ans. Ce sont des plantes pérennes. Elles peuvent durer jusqu’à 10 ans, sans problème. Elles sont très nourrissantes pour nos moutons. C’est ce qui nous permet d’apporter de l’azote à bas coût et localement, sans faire remuer de gros camions. Je pense qu’il y a des solutions à travailler pour l'herbe en Haute-Loire. C’est certain même ! ”.
Pour cette année, les conditions climatiques favorables du printemps semblent lui avoir donné raison : sa grange et ses silos de céréales sont pleins à craquer. De quoi passer l’hiver sans encombre pour le bien-être de ses brebis.
Propos recueillis par Laurent Cluzel / France 3 Auvergne