Valentine Gaucher est cordonnière dans les monts du Forez dans la Loire. Point de boutique, mais un réseau chez les commerçants lui permet de collecter les produits endommagés et de les restituer après réparations à ses clients.
Valentine Gaucher a aménagé son atelier de cordonnerie dans son garage. Pas par choix, mais par nécessité. Elle n'a pas de boutique et a mis en place des points de collecte autour de Marcoux dans la Loire.
Un nouveau modèle économique
Il y a 10 ans, Valentine avait une boutique à Montbrison, mais elle a dû renoncer, car son magasin a été placé en liquidation judiciaire.
Un magasin, ça coûte très cher. Il y avait beaucoup de charges et je ne m'en sortais pas.
Valentine Gauchercordonnière
Pour autant, Valentine n'a pas lâché l'affaire.
Après une période de salariat de plusieurs années, voilà 1 an qu'elle a remonté sa petite affaire chez elle, avec une ambition : apporter le service autour de Marcoux, dans les Monts du Forez, où il n'existe plus. "J'ai vraiment voulu réfléchir au projet de manière complètement différente. J'ai fouillé sur Le bon coin. J'ai trouvé des machines d'occasion à remettre en état, qu'on m'a données et au final, j'ai un atelier de base, de qualité pour pas très cher". Elle s'est ensuite aménagé un atelier dans le garage de sa maison.
Recycler, réparer, faire durer les choses. Valentine s'y emploie
Valentine a encore 2 autres petits jobs en parallèle, car elle ne vit pas encore de ce service de cordonnerie. Mais elle a constaté une demande en augmentation.
"La réparation revient très fortement avec la seconde main. J'ai énormément de gens qui achètent des produits d'occasion et qui les font réparer".
Valentine GaucherCordonnière
Une tendance qu'elle rencontre depuis longtemps chez les anciens, mais qui s'installe véritablement chez les néo-ruraux. Elle est aussi sollicitée pour remettre en état de vieilles paires vintage qui sont de nouveau à la mode.
L'autre élément qu'elle a pris en compte, c'est le non-remplacement des professionnels qui partent à la retraite.
Plusieurs points de collecte
Parfait pour réparer, le lieu ne l'est pas pour recevoir la clientèle. Mais là aussi, Valentine a fait preuve d'initiative. Si les clients ne pouvaient pas aller à elle, elle irait à eux. La cordonnière a mis en place 4 points de collecte dans les environs avec des permanences pour garder le contact avec sa clientèle.
À Trelins, Delphine Chabroud, créatrice Association La Luciole Forézienne, y trouve son compte. "Les personnes qui viennent faire réparer leurs chaussures découvrent le magasin et ses produits" dit-elle.
A Champdieu, même constat dans l'épicerie multiservices. "Un jour, j'ai vu un flyer proposant les services de cordonnerie et je me suis dit que c'était génial" explique Noémie. Plus besoin de faire des kilomètres pour faire réparer les chaussures.
A Panissières, elle a mis en place un dépôt autonome où les clients déposent leurs paires avec un mot qui détaille la prestation souhaitée et les coordonnées. Les clients peuvent la rencontrer tous les 15 jours.