La métropole de Saint-Étienne met en place un QR code personnel pour accéder aux déchetteries. Si la mesure est accueillie favorablement par les administrés, la crainte d'un nombre croissant de décharges sauvages est dans tous les esprits.
Il faudra bientôt montrer patte blanche pour entrer dans les déchetteries de la métropole stéphanoise. À partir du 4 novembre, un QR code sera demandé à l'entrée. Un moyen de lutter contre les abus.
"C'est pour limiter l'accès aux gens de l'extérieur de la métropole, parce qu'il y avait beaucoup de gens qui nous disent venir d'une commune, mais nous, on n'a rien qui le prouve. C'est l'intérêt du QR Code" explique Cédric Vialleton, agent de déchetterie. Il craint néanmoins que, faute de pouvoir être déposés, les déchets se retrouvent dans la nature. C'est l'effet pervers de cette nouvelle organisation.
Des coûts qui explosent
D'une manière générale, le traitement des déchets coûte de plus en plus cher. Saint-Etienne Métropole a décidé de contingenter l'usage de ses déchetteries pour éviter des abus liés à des dépôts qui n'émanent pas d'habitants des communes partenaires.
Ces comportements déviants coûtent cher à la collectivité et donc au contribuable. "On lutte contre les abus pour que l'argent soit utilisé le plus correctement possible, le plus efficacement possible, tout en ayant pour objectif de maintenir les dépôts en déchetterie libres et gratuits pour tous nos administrés" justifie François Driol, vice-président (SE) de Saint-Etienne Métropole, en charge de la gestion des déchets.
Ainsi, les communes qui ont des accords avec la métropole paieront les passages vérifiés "et non pas sur de simples déclarations" précise-t-il.
Pour les professionnels, un système d'écotaxes selon la nature des matériaux est en place. Des filières spécifiques existent et la collectivité souhaite pouvoir leur empêcher l'accès gratuit aux conteneurs. "Il y avait des trous dans la raquette, dit-il et trop d'abus ont été constatés".
Un risque croissant de décharge sauvage
Chaque foyer disposera de 30 unités de dépôt par an. Avec ce système, en fonction du gabarit du véhicule, un passage coûte d'une à cinq unités. Une petite voiture équivaut à une unité. "Moi, 30, ça me suffit largement, mais ça dépend du jardin qu'on a" nuance Yvonne. "Au bout 30 fois, si vous ne pouvez plus amener vos affaires, vous allez les mettre où ? Les gens vont les jeter à travers ! " rétorque René.
"Sans doute qu'il y a des artisans qui viennent vider gratuitement alors que c'est payant pour eux, mais si ça peut éliminer les décharges sauvages, autant les accueillir ici et même gratuitement, plutôt qu'ils ne balancent leurs saloperies dans la nature" ajoute un usager.
Les décharges sauvages sont effectivement bien présentes sur le territoire et la crainte de leur recrudescence animent tout le monde. Le scandale de l'immense décharge sauvage à proximité de la ZAC des Volons, à Andrézieux-Bouthéon, a fait la une des journaux au printemps dernier. Les pouvoirs publics, de leur côté, assurent qu'ils vont multiplier les contrôles.
Côté emploi, les nouvelles se veulent rassurantes. Cette automatisation du contrôle et la volonté de réduction de volume ne mettent pas en péril le nombre d'agents.
"Nous ne sommes pas dans une économie de personnels, mais dans la facilitation de la tache de nos personnels.
François Driol,Vice-Président (SE) de Saint-Etienne Métropole, en charge de la gestion des déchets.
À terme, les données relatives aux déposes de déchets seront exploitées pour adapter la politique globale de la métropole aux réels besoins de la population. Pour obtenir un QR code, il est nécessaire de s'inscrire sur le site de la métropole. Des formulaires d'inscription par voie postale sont disponibles sur place.