Elle est l'une des communes de la Loire la plus touchée par les intempéries. À Pélussin, il a plu en 24 heures le double de précipitation d'un mois d'octobre. Au lendemain de la catastrophe, les habitants découvrent les dégâts : des routes impraticables, des maisons qui menacent de s'effondrer et des ponts détruits, engloutis sous les eaux.
“On vient de vivre une matinée compliquée, comme on ne l'avait sans doute jamais vécue à Pélussin”. Michel Dévrieux est maire de la commune ligérienne et n’en revient pas des litres et des litres d’eau qui ont ravagé sa ville hier.
“Voilà 40 ans que j’habite à Pélussin et c’est la première fois que je vois nos cours d’eau, qui ne sont plus des ruisseaux mais des torrents, dévaler du haut de Pélussin jusqu’en bas, emporter des ponts, des bouts de route, des maisons”, renchérit l’élu. Il faut dire qu’en 24 heures à Pélussin, il a plu le double de précipitations d’un mois d’octobre.
“Il y a d’un coup un énorme torrent de boue et d’eau qui est arrivé”, explique un habitant, montrant derrière lui ce qui était le jour précédent un chemin avec quelques voitures garées. Aujourd’hui, il ne reste plus rien. “C’est rentré dans les maisons en face, c’est sorti par les fenêtres”, ajoute l’habitant, inquiet quant à la solidité des maisons.
“Les dégâts sont énormes”
Dans le village, les maisons fragilisées menacent de s’écrouler, les routes goudronnées sont fissurées et impraticables. Trois ponts se sont déjà effondrés.
La résidence pour séniors Les bleuets du Pilat est aujourd’hui dévastée. “Les dégâts sont énormes”, affirme Henry Delporte, l'un des membres de la communauté qui gère cette maison, avant d’ajouter : “l’eau s’est engouffrée par un côté, elle est montée de la porte qui sous l’effet de l’eau a lâché. Tout est rentré. Il y avait au moins deux mètres d’eau. Les vitres ont cassé C’était un vrai torrent”.
Aucune victime n’est à déplorer, uniquement des dégâts matériels. “On a encore un petit peu d’électricité dans la maison, mais par contre, on a plus d’eau courante”, explique un habitant, le réseau d’assainissement étant encore sous l’eau, quand un autre, la boule au ventre, affirme : “maintenant, il n’y a plus qu’à attendre”, attendre la décrue.
Un élan de solidarité
Le village a pu rapidement être évacué, dans l’urgence pour beaucoup d’établissements. Au collège, les parents ont été prévenus dans la matinée, sans grande surprise. “On avait déjà passé pas mal de temps à évacuer l’eau”, explique l’un des parents venu récupérer son enfant.
“On s’est organisé un peu avec les voisins. Nous par exemple, on prend un enfant d’une maman qui n’a pas pu le récupérer. On s’entraide”, ajoute le père de famille. Un appel à la solidarité a été lancé dans le village pour loger les personnes sinistrées et la salle des fêtes a été réquisitionnée.
“Grâce à votre solidarité, toutes les personnes sinistrées ont été hébergées dans de bonnes conditions. Nous recevons de nombreux appels de personnes qui veulent aider”, indique la mairie sur son site internet. Quant aux chaussées, elles restent “instables et peuvent céder”.
Le courant du ruisseau, le vallon de la scie, est lui encore très fort dans la commune qui reste en vigilance orange crue et inondation dans l’un des départements les plus touchés par les intempéries.