L'application Maploup permet de recenser et de cartographier les attaques, de plus en plus nombreuses, du loup. Mise au point à Grenoble, l'appli aide les éleveurs à adapter leur comportement face au prédateur.
« Pour l’instant, nous avons environ 500 bergers qui s’y connectent en permanence. Et chaque jour, de nouveaux éleveurs la téléchargent. » Joseph Paillard, le technicien de la fédération des alpages de l’isère se félicite du succès rencontré par Maploup. « C’est une vraie valeur ajoutée, continue-t-il. Elle permet d’informer en temps réel les professionnels d’une attaque de loups dans le proche environnement de leur troupeau et d’adapter aussitôt leur conduite. En journée par exemple, ils peuvent regrouper leur troupeau s’ils sont alertés d’une prédation proche, ou de brouillard par exemple, qui facilite toujours les attaques de loups. Et puis, la nuit, quand les bêtes sont au parc, le berger qui sait que le loup rôde autour, va être plus attentif à la moindre alerte, au plus petit aboiement lancé par ses chiens. »En permanence, "le stress de perdre une bête »
Sur les alpages de Lavaldens, en Isère, au pied du massif du Taillefer, les 9 éleveurs qui se partagent l’alpage avec leurs 900 brebis vivent dans la crainte permanente du loup. Gwenaël, l’un d’entre eux a déjà recencé 8 attaques du prédateur depuis la mi-juin. « On a toujours le stess de perdre une bête. On ne sait jamais tout ce qui se passe dans le troupeau ».
Abonné à l’application mise au point par l’INRAE, l’Institut de recherche agricole de Grenoble, Gwenaël reçoit un sms sur son portable dès qu’une attaque de loup se produit dans un rayon de 10 kilomètres autour de son troupeau. En plus, il peut consulter toutes les archives sur les 10 dernières années des prédations du loup pour savoir où et quand il a attaqué. « Maploup c’est un système d’alerte, bien sûr, mais nous avons voulu qu’elle soit aussi une base de données qui informe pour mieux mettre les éleveurs en vigilance », explique Frédéric Bray, l’un des développeurs de l’application.