La société chargée de réaliser la liaison ferroviaire Lyon-Turin présentera mercredi aux entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes 80 marchés, lancés dans les deux prochaines années, pour un montant total de 5,5 milliards d'euros, a annoncé vendredi son président Hubert du Mesnil.
Le futur tunnel transfrontalier, long de 57,5 kilomètres, et dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros, "entre dans sa phase de construction, et la semaine prochaine à Lyon, mercredi prochain, nous annoncerons à toutes les entreprises de la région le programme pour qu'elles puissent elles-mêmes ensuite y participer", a indiqué Hubert du Mesnil, le président de la société franco-italienne TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin), interrogé sur franceinfo.
"Ce que nous allons annoncer et lancer à Lyon c'est une première partie de 5 milliards et demi (...), c'est 80 marchés qui seront organisés et lancés dans les deux ans qui viennent et qui intéresseront donc des dizaines et des dizaines d'entreprises de toutes les tailles pour participer à cette construction", a-t-il ajouté.
Hubert du Mesnil a assuré que "le planning est maintenant tout à fait contrôlé", alors que la mise en service de cette ligne est prévue pour 2030, "même un peu avant, nous l'espérons, nous visons 2028". Il a en outre indiqué que l'Etat français, pour financer sa part des travaux, étudie la possibilité de mettre en place une eurovignette, prélevée sur le trafic des poids-lourds.
"L'Europe ouvre cette possibilité, la France a commencé à l'étudier, le gouvernement appréciera s'il faut ou pas utiliser cette ressource, de toute façon le financement sera garanti par l'Etat d'une manière ou d'une autre", a-t-il déclaré.
Le coût total du tunnel sera partagé entre l'Union européenne (40%), l'Italie (35%) et la France (25%, soit 2,21 milliards d'euros).
L'accord initial sur la construction de cette ligne ferroviaire à grande vitesse, combinant fret et trafic de voyageurs, remonte à 2001. Le projet se heurte cependant à l'hostilité des écologistes français et surtout italiens, qui le considèrent comme trop onéreux et nuisible à l'environnement.
Le Parlement français a donné en janvier son feu vert définitif à la ratification de l'accord entre la France et l'Italie pour lancer les travaux définitifs de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.