Les opposants italiens à la construction de la ligne de TGV Lyon-Turin repartent à l'assaut. Le chantier d'un l'autoport a été visé par des jets de pierres et de feux d'artifice en Italie dans la nuit de mardi à mercredi. Un prélude à une grande "marche populaire" prévue samedi.
Les feux de l'opposition au Lyon-Turin repartent de plus belle. Dans la nuit de mardi à mercredi 13 avril, une soixantaine d'activistes "No Tav" (non au Lyon-Turin), tous encapuchonnés et venus de Turin, ont repris leurs attaques contre le nouveau chantier de San Didero, en Italie.
Depuis l'autoroute entre le tunnel du Fréjus et Turin, ils ont visé les forces de l'ordre en poste dans l'enceinte du chantier de l'autoport de Suse (Piémont) avec des pierres et des feux d'artifice, rapporte Il Sole 24 Ore.
C'est au moyen de canons à eau et de lacrymogènes que les gendarmes mobiles ont réussi à éloigner les manifestants. Des images qui rappellent les affrontements survenus un an en arrière entre les mêmes protagonistes. Les policiers avaient donné l'assaut face aux "No Tav" qui s'étaient installés pour bloquer le chantier de l'autoport de Suse le jour de son ouverture.
Le retour des grandes marches anti-TGV ?
Une action coup de poing qui marque le retour sur le front du Lyon-Turin des "No Tav". Car une dizaine de kilomètres plus haut, dans la vallée de Suse, d'autres attaques ont eu lieu ces derniers jours. Tout particulièrement sur le premier chantier italien de la ligne à grande vitesse ouvert en 2011.
A Chiomonte (Piémont), c'est également au moyen de feux d'artifice que les manifestants s'en sont une nouvelle fois pris aux grillages d'enceinte protégeant la première galerie de reconnaissance italienne du Lyon-Turin.
Après des mois d'arrêt dû au Covid, les "No Tav" italiens entendent remobiliser le camp des anti Lyon-Turin. Samedi 16 avril, ils organisent ainsi une nouvelle "grande marche populaire pour la paix".
"Nous disons non à la guerre en tant que tel", indiquent-ils sur leur site notav.info. "Nous ne nous sommes ni pour l'un, ni pour l'autre des belligérants, mais nous nous mettrons toujours du côté des populations victimes des décisions politiques, militaires qui leur causent douleurs, mort et souffrances."
"En tant que territoire militarisé depuis des années, nous sommes légitimes pour rappeler que l'on ne résout rien avec la force et la violence d'Etat, mais que l'on amplifie de façon exponentielle les conflits. C'est pourquoi nous demandons la démilitarisation de notre vallée et le retrait d'un projet dangereux et dévastateur comme le Lyon-Turin", écrivent-ils.
Les mots de toujours de la rhétorique "No Tav" sont bien en place. Reste à savoir si les 120 000 habitants de vallée vont y adhérer dans les mêmes proportions qu'avant la pandémie.
Début de réponse samedi sur la route entre la gare de Bussoleno - où débarquent les manifestants venus de Turin notamment -, et un second chantier italien qui ne s'annonce pas plus calme que son prédécesseur.