Le coût de ce tunnel transfrontalier, d'une longueur de 57,5km, est estimé à 8,6 milliards d'euros, financés à 40% par l'Union européenne (UE), à 35% par l'Italie et à 25% par la France. L'Etat paiera, mais les tunnels du Fréjus et du Mont-Blanc aideront à ce financement.
"La France apportera (...) 2,2 milliards d'euros, soit 25% (du coût des travaux)", a confirmé jeudi Manuel Valls en déplacement en Savoie, soit "un coût (...) d'environ 200 millions d'euros chaque année pendant la durée du chantier", a souligné le Premier ministre.
Les premiers travaux sont prévus en 2017, mais Manuel Valls a inauguré jeudi à Saint-Martin-la-Porte la mise en service du tunnelier Federica, qui creusera à partir de cet été une galerie de reconnaissance constituant le premier tronçon du futur tube sud du tunnel.
Un financement complété par les exploitants des tunnels du Fréjus et du Mont-Blanc
"Ce financement devra (...) ne pas peser exclusivement sur le budget de l'Etat et concrétiser notre ambition de report modal. C'est pourquoi, le projet bénéficiera des financements d'un fonds dédié et pérenne, le Fonds de développement d'une politique intermodale des transports dans le Massif alpin", a-t-il poursuivi.
Ce fonds "sera alimenté par les résultats des tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus. Il pourra également se voir affecter de nouvelles recettes, telles l'Eurovignette préconisée par les parlementaires Michel Destot (député PS, ndlr) et Michel Bouvard (sénateur LR, ndlr)", a-t-il précisé.
Une "eurovignette" pour engranger 40 millions d'euros
Cette vignette "fait l'objet d'une instruction juridique en lien avec les services de la Commission européenne et du gouvernement italien". MM. Bouvard et Destot avaient préconisé dans un rapport remis en juillet 2015 d'augmenter de 10 à 15% le tarif des péages pour les autoroutes françaises traversant
les Alpes. Ces "surpéages", conformes à la directive européenne "Eurovignette", permettraient de dégager 40 millions d'euros, avaient-ils estimé.
Lyon-Turin, suite
La France et l'Italie ont signé en février 2015 un accord pour "l'engagement définitif des travaux de la section transfrontalière de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin".Manuel Valls a indiqué jeudi que le projet de loi de ratification de cet accord serait "soumis au Parlement français dès la rentrée prochaine".
Cette "autoroute ferroviaire", combinant fret et trafic de voyageurs, devrait entrer en service en 2030.
Les partisans du projet assurent qu'il permettra de transférer l'équivalent d'un million de poids lourds de la route vers le rail, évitant ainsi l'émission de trois millions de tonnes de CO2 par an.
Mais le projet est très contesté localement, et dans les rangs des écologistes. Pour Europe Ecologie-les Verts, c'est un "projet absurde, démesuré et inutile, puisque des liaisons ferroviaires existent déjà, y compris pour le fret, et qu'elles sont pour le moment largement sous-exploitées".