Mardi 23 juillet au matin, Marie-Christine Tardy devra répondre aux questions des enquêteurs de la PJ. Hier, les policiers grenoblois sont venus en mairie de Meylan pour lui remettre sa convocation en main propre.
En avril dernier, le premier adjoint de Marie-Christine Tardy, maire UMP de Meylan, ainsi qu'un architecte, avaient chacun déposé une plainte contre X pour "détournement de fonds publics, favoritisme et prise illégale d'intérêt". Ils reprochent au maire de cette commune de l'agglomération grenobloise d'avoir "systématiquement" accordé la réalisation d'immeubles privés et de travaux publics au cabinet d'architecture "Tardy Ancel Scp", co-dirigé par son époux, et ce depuis plusieurs années.
Dans la cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Grenoble, Marie-Christine Tardy va donc devoir s'expliquer devant les policiers. Selon nos informations, les hommes de la PJ lui auraient conseillé de "venir avec son avocat". La maire de Meylan va-t-elle être placée en garde à vue ? Réponse mardi prochain.
Dans une lettre adressée à ses collaborateurs en mai dernier, Marie-Christine Tardy avait repoussé toutes les accusations en affirmant : "Ce qui est reproché à votre maire (...) est juridiquement impossible: la collectivité n'ayant jamais eu ni la maîtrise d'ouvrage, ni la maîtrise d'oeuvre des opérations d'aménagement". "Forte de son bon droit", celle qui est à la tête de Meylan depuis 2009 et qui siège également au conseil régional, avait conclut qu'elle solliciterait à nouveau la mairie en 2014.
Selon l'avocat de l'un des plaignants, son client architecte aurait eu des doutes lors de la construction l'hiver dernier d'un immeuble à Meylan. Une fois retenu, son client aurait été "obligé" de réaliser les travaux avec le cabinet Tardy Ancel Scp, qui se serait vu "récupérer 60% du marché, mais n'aurait réalisé que 15% des travaux".
Selon Maître Michalon, "différents montages" auraient permis de "dissimuler les bénéficiaires des travaux, mais qui au bout du compte aboutissaient à chaque fois au même cabinet d'architecture". "Cela représente plusieurs milliers d'euros", assure l'avocat.