L'avocat a été entendu dans le cadre d'une enquête sur l'origine suspecte d'une caution de 500 000 € ayant servi à libérer un homme suspecté de trafic de drogue.
L'affaire Boulenouane éclabousse maître Metaxas. Le célèbre avocat lyonnais a été placé en garde à vue toute la journée mardi 24 janvier 2017, et son cabinet a été perquisitionné, dans le cadre d'une enquête sur le paiement d'une caution de 500 000 euros versée en liquide en juin 2016, pour la libération de Mehdi Boulenouane, un grenoblois accusé d'appartenance au crime organisé. Il a finalement été relâché dans la soirée.
"Cette garde à vue montre un acharnement grotesque et cette perquisition est un acte inutilement vexatoire pour un avocat", a déclaré Maître Jacubowitz, avocat de Maître Metaxas plaidant l'innoncence de son client.
COUP DE FILET
Le placement en garde à vue de maître Metaxas intervient dans le cadre de cette affaire, et il visait notamment à éclairer les enquêteurs sur "un virement bancaire antérieur au versement de la caution, dans lequel le nom de Maître Metaxas apparaît", selon le parquet.
Cette garde à vue intervient dans le cadre d'une série d'interpellations survenues ce mardi dans le cadre de cette affaire. Une trentaine de personnes qui ont financé la caution permettant de libérer M. Boulenouane auraient été interpellées, et une information judiciaire pour blanchiment de fonds a été ouverte.
Dans l'agglomération de Grenoble, 12 personnes ont été interpellées, 8 hommes et 4 femmes. Toutes étaient connues de la police pour des liens avec le trafic de stupéfiants, de la "nourrice" au dealer, selon une source policière.
BOULENOUANE CONDAMNÉ
En juin 2016, lorsque la caution avait été réglée, faute de pouvoir statuer sur l'origine de l'argent, le tribunal avait accepté et Mehdi Boulenouane avait été remis en liberté. Ce jugement a toutefois été annulé le 16 juin par la cour d'appel de Lyon, estimant les faits suffisamment graves pour qu'il reste en prison en attendant son procès. Mais le Grenoblois de 30 ans ne s'était pas représenté en prison. Un mandat d'arrêt avait été émis et le caïd avait finalement été arrêté en août par la Bac de Grenoble.
Mehdi Boulenouane a été condamné en octobre à 10 ans de réclusion dans une vaste affaire de trafic de drogue, d'armes et de blanchiment, dans laquelle une trentaine de personnes étaient jugées. Suspecté d'être à la tête du réseau, il a écopé de la peine la plus lourde. Le tribunal correctionnel de Lyon l'a condamné le 25 octobre à une peine de 10 ans de prison, dont la moitié assortie d’une peine de sûreté, ainsi qu'à une amende de 200.000 euros. La caution avait finalement été saisie par l'autorité judiciaire.