PHOTOS. Manifestations contre l'extrême droite : des milliers de personnes disent non au RN en Auvergne-Rhône-Alpes

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Des manifestations de protestation contre l'extrême droite sont organisées tout le week-end dans de nombreuses communes d'Auvergne-Rhône-Alpes à l'appel de plusieurs syndicats et associations. À Saint-Etienne, Grenoble, Clermont-Ferrand, et dans nombreuses autres villes l'appel a été largement entendu.

Plusieurs syndicats, réunis en intersyndicale appellent à manifester à Clermont-Ferrand "pour la démocratie, la justice sociale et faire front contre l'extrême droite". Selon la préfecture du Puy-de-Dôme, 2 600 personnes ont rejoint les rues pour dire leurs craintes et leur opposition à la montée du rassemblement National. Selon la CGT, la manifestation a rassemblé 3 500 personnes. La foule est dense et l'ambiance bon enfant. Les manifestants sont venus en famille et toutes les générations sont représentées. 

Ghislain Dugourd, secrétaire départemental CGT du Puy-de-Dôme, indique : “Lutter contre les valeurs du syndicalisme est une des valeurs du syndicalisme. Cela représente un danger immense pour l’ensemble du pays et pour le gouvernement à venir. On est forcément obligés de se mobiliser aujourd’hui”. Il ajoute : “L’extrême-droite est inquiétante pour un paquet de raisons : c’est une imposture sociale et électorale. Dans leur programme, il n’y a rien de social, rien pour le monde du travail. On se mobilise pour faire prendre conscience du danger du passage du RN au pouvoir. Il y a d’autres alternatives”. 

Un retraité insiste : “Le RN s’assoit sur les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité. C'est tout le contraire. Ils ont voté contre toutes les lois sociales qui auraient pu porter une amélioration, sous cette mandature, pour l’environnement, les retraites. Ils ont tout voté avec Macron. Macron c’est la droite extrême ; eux, c’est l’extrême-droite. Ce sont des libéraux et ils n’en ont rien à faire de nous”. 

Peur de la précarité 

Une étudiante affirme : “J’ai peur qu’on ait moins de libertés avec l’extrême-droite”. Une autre ajoute : “Cela fait bientôt une semaine que Macron a dissous l’Assemblée nationale. Il ne faut surtout pas que le souffle de la mobilisation retombe. Le nouveau Front populaire est formé. Il faut faire comprendre que le RN est contre les intérêts de la population. J'ai peur de la précarisation des gens déjà dans une situation difficile mais aussi du recul des droits des femmes, des étrangers, des LGBT”.

Un spectre d'inquiétude assez large pour mobiliser au-delà des grandes villes. Le mouvement s'étend également aux villes moyennes d'Auvergne. 

Quelque 500 personnes se sont mobilisées à Moulins, 550 à Montluçon et 450 à Vichy selon la CGT.

Elles étaient entre 200 et 400 selon la police au Puy-en-Velay.

Enfin, la préfecture du Cantal dénombrait 350 manifestants ce matin à Aurillac.

À Saint-Etienne, des milliers de personnes battent également le pavé partagés entre inquiétude et détermination. "Je suis antifasciste c'est pas plus compliqué que ça" résume une retraitée. "J'ai 70 ans, des enfants, des petits enfants et c'est important d'être là car je ne suis pas tranquille pour eux". "J'ai vraiment très peur, j'aimerais que les gens se rappellent de leur histoire... " , ajoute dans le cortège une militante syndicale. 

"J'ai voté pour les européennes et bien sûr j'irai en courant pour les législatives car ce que je redoute le plus c'est la fracture du peuple" explique une trentenaire, venue manifester avec sa mère. 

Dans les rues stéphanoises, une convergence entre la marche des fiertés pour les droits des personnes LGBTQIA+ et les cortèges d'opposition au RN a rassemblé 5000 personnes. 

"Je suis rassurée que la gauche soit unie"

À Grenoble la pluie n'a pas arrêté les manifestants qui ont formé un chemin de parapluies multicolores bordé de drapeaux syndicaux, antifascistes et palestiniens. Etienne Ciapin, du syndicat Solidaires, rappelle : “On reprend la main sur les revendications, aujourd’hui on voit que le RN c’est déjà la reculade alors qu’ils ne sont pas élus, notamment sur la réforme des retraites. On dit aux gens de garder espoir “. Egalement das le cortège, Florence souligne : "Oui je suis en colère, une colère rouge. J’ai commencé à manifester lorsque j'étais enfant et mon père m’a toujours dit : fais attention car tout peut recommencer. Je suis d’origine juive russe. La graine de Bardella, c’est celle de Jean-Marie et Marine Le Pen le plus moderne. Des amis me disent “ce n’est pas tout à fait pareil”, alors que si !". Marie Raffin, retraitée de l'Education nationale; estime : "Le danger de l’extrême droite est à nos portes. Je suis rassurée que la gauche soit unie. C’est arithmétique une élection. On devrait pouvoir y arriver". 

La CFDT, la CGT, la FSU, l'UNSA et Solidaires ont également appelé à des manifestations dans 5 communes de Drôme et d'Ardèche. À Valence, une chorégraphie a été organisée sur le parvis de la gare et 3000 personnes ont rempli les rues du centre-ville. 

À Lyon, plusieurs mouvements spontanés ont ponctué ces derniers jours, des manifestations contre la montée du Rassemblement National mais aussi des démonstrations de force de la part de groupes identitaires, qui ont plusieurs fois paradé dans les rues cagoulés et vêtus de noir aux cris de "La France nous appartient". 

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