Doit-on s'attendre à d'autres fusillades en pleine rue à Grenoble? La question est dans toutes les lèvres après les derniers coups de feu mortels tirés devant une école. Sur ce point, le préfet de l'Isère n'est pas très optimiste mais compte sur le renseignement pour contrer les réseaux. Interview.
Ce qui a changé depuis quelques années déjà dans l'agglomération de Grenoble, c'est la structure même du trafic de drogue. "On n'est plus dans une criminalité organisée", note Jean-Paul Bonnetain, préfet de l'Isère, l'heure des "micro-réseaux" a sonné. Des entités impossibles à "gérer". D'où le travail de renseignement jugé primordial par le représentant de l'Etat.
Reportage Marion Feutry et Cédric Picaud
"Les gens parlent sur le terrain et c'est en accumulant les renseignements qu'on arrive à connaître des réseaux où ceux qui sont amis un jour, sont ennemis le lendemain (...) on est dans une mécanique infernale avec un recours disproportionné à la violence (...) c'est un enchaînement permanent qui me fait craindre la répétition d'autres actes de même nature."
Interview
Sur certains points, Grenoble rappelle Marseille à Jean-Paul Bonnetain qui fut préfet dans le cité phocéenne. "Il est des territoires qui ne sont pas sans rappeler certaines cités marseillaises d'abord par la réalité des trafics de stup' et leur importance, puis par le climat que font peser ces trafics sur la population. L'éclatement des réseaux me fait aussi penser à Marseille. On n'est pas dans une criminalité organisée avec des chefs qui maîtrisent tout où il y avait une hiérarchie. Il y a une guerre des territoires ou en fonction des produits (...) Mais s'il y a des vendeurs, c'est qu'il y a des acheteurs."On n'est pas dans une criminalité organisée avec des chefs"
Interview