Il ne faut jamais douter de Martin Fourcade, 26 ans, car lui ne doute jamais. Avec le 6e titre mondial de sa carrière, -à une unité de Raphaël Poirée le recordman-, le cadet des Fourcade a balayé les embryons d'incertitude qui hantaient la forêt finlandaise depuis quelques jours.
Trahi par le vent dans le sprint (12e), obligé de courir après les autres dans la poursuite (7e), Martin Fourcade avait affiché ses limites actuelles en début de Mondiaux. La mononucléose contractée l'été dernier l'oblige cette saison à puiser dans son corps plus que d'habitude. Mais Fourcade, imperturbable, a de nouveau assumé son statut, malgré une faute au tir.
Doué, ambitieux et relax: Martin Fourcade est la force tranquille du biathlon, la figure de proue du cirque blanc français, entrée dans tous les foyers grâce à ses titres olympiques glanés l'an dernier à Sotchi.
Cette course, il l'a faite à fond. Et ce succès lui permet de solidifier la route qui doit le mener vers une 4e victoire consécutive au classement général de la Coupe du monde, du jamais vu.
Récit David Sandona
Des Pyrénées au Vercors
La jeunesse de Martin s'inscrit sur les pentes de Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, là où la famille dépense son énergie à coup de VTT, de ski alpin, de natation, de triathlon ou encore de hockey sur glace.C'est à Prémanon, dans la Jura, au sein du pôle France, que Martin va grandir au biathlon. Et c'est en rejoignant son frère, Simon, dans le Vercors, qu'il va devenir ce monstre de professionnalisme qui domine aujourd'hui le biathlon mondial.
De son apprentissage, de ses échecs et de ses déracinements de jeunesse, Martin Fourcade a tiré une formidable faculté à réfléchir sur lui-même. Ça tombe bien: réfléchir, c'est ce qui compte dans une individuelle, où les 20km de ski de fond laminent les corps pendant qu'au moindre tir raté, une minute de pénalité s'ajoute au chronomètre.