Mont-Blanc : 450 km en 190 heures, une centaine de concurrents se lance à l'assaut du Tor des glaciers

Après l'Ultra-Trail du Mont-Blanc fin août, côté italien, le Tor des géants a repris ses droits depuis vendredi. Cette compétition, la première à associer longue distance et course en autonomie, tient à sa réputation de course la plus dure au monde.

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"Le Tor, ça te massacre. Alors, pourquoi tu y reviens années après années ? Quand tu vois ce panorama, la question que tu te poses, c'est plutôt : quelle folie pourrait m'empêcher d'y revenir ?" Paroles de coureur du Tor des géants 2022, recueillies par nos confrères de la télévision italienne TGR 3 Rai Aosta après 65 kilomètres de course, et déjà 3 000 mètres de dénivelé. De quoi anéantir les forces du commun des mortels. Mais pas celles des 128 coureurs du Tor des glaciers, la première épreuve du Tor des géants dont le coup d'envoi a été donné dès vendredi 9 septembre du cœur de la cité italienne de Courmayeur.

190 heures, 450 km, 32 000 mètres de dénivelé positif

Au contraire, après une nuit de course, l'esprit des coureurs est encore clair. Le jarret ferme et le pas assuré. Au programme, une odyssée de géant, voire de titan : 450 kilomètres à courir jour et nuit sur les hauts sentiers. Soit 32 000 mètres de dénivelé positif. Et un temps à ne pas dépasser, 190 heures.

Les plus forts arriveront jeudi, vers 10 heures. Ou plutôt les plus forts… des plus forts. "Car pour être sélectionné sur le Tor des glaciers, il est nécessaire d'avoir terminé l'une des éditions du Tor des géants : 330 kilomètres, en moins de 130 heures", explique Alessandra Nicoletti, l'une des fondatrices de l'épreuve en 2010.

Avant d'entrer dans le gotha de l'épreuve reine, sur 450 kilomètres, il faut donc faire ses armes sur celle qui donne le nom générique à toute cette semaine. Huit jours passés à tutoyer les pentes des quatre sommets de 4 000 mètres que compte la vallée d'Aoste : Mont-Blanc, Cervin, Mont-Rose et Grand Paradis.

Dans le sillage de l'UTMB

Pour devenir cet ensemble de quatre courses uniques et inimitables, c'est une formidable concentration de moyens humains et logistiques qu'il a fallu mobiliser. "Dans ce Tor 2022, que l'on peut qualifier d'édition de la renaissance après celle de 2020 annulée par le Covid et celle de 2021 sous fréquentée par des concurrents encore inquiets des mesures sanitaires, on avait trois fois plus de demandes que de places d'inscriptions disponibles", explique l'organisatrice de la compétition.

"On a beau avoir mobilisé plus de 2 500 volontaires, sans compter les professionnels tels que les équipes médicales et de secours, on ne peut plus dire oui à tout le monde", relève-t-elle.

Un succès comparable à celui de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) qui, fin août, a lui aussi fait le plein. "Entre l'UTMB et nous, il n'y a jamais eu de concurrence, assure l'organisatrice. Contrairement à il y a quelques années, on ne donne plus un coup de main à son organisation, mais on est toujours lié. Déjà, parce que l'on s'est inspiré de son exemple pour grandir ensemble et affirmer la place du Mont-Blanc sur la scène internationale." Les concurrents, venus de 67 nations, engagés dans les quatre épreuves disputées jusqu'au samedi 17 septembre, sont là pour le prouver.

L'orgueil de la vallée d'Aoste

"Regarde, les coureurs du Tor des géants arrivent ! Ceux qui sont derrière laissent le valdôtain donner le rythme". La plus belle réussite du Tor des géants, pour cette 13e édition, c'est peut-être dans les exclamations du public qu'elle s'exprime le mieux. Un public constitué de touristes, mais surtout de locaux. Difficile à quantifier par l'organisation. Mais un public nombreux. Monté à plus de 2 500 mètres au petit matin et jusque tard dans l'après-midi pour voir ces conquérants des sommets devenus, pour certains, de vraies héros. 

C'est le cas de celui que tous les passionnés de la vallée d'Aoste sont venus encourager dès le départ du 330 kilomètres, dimanche, à Courmayeur, un certain Franco Collet. 

"Après trois victoires et le record de l'épreuve l'an dernier, si je reviens encore, c'est pour cette ferveur que vous voyez autour de moi. Mon envie de refaire ce grand voyage en altitude est toujours aussi grande", confiait-il à nos confrères de la télévision italienne.

Une envie qui, malheureusement pour lui, n'aura pas suffi à l'emmener au bout de cette édition. Après seulement 50 kilomètres de course, sur les hauteurs de la petite commune de Valgrisenche, et toujours flanqué en tête de course devant son grand rival de l'an dernier, le Suisse Jonas Russi, le Valdôtain a été contraint à l'abandon à cause d'une inflammation du tendon d'Achille.

Duel franco-italien pour le Tor des glaciers 

Si la porte vers la victoire s'est entrouverte pour son challenger suisse, en tête du 330 kilomètres après deux jours de course, le duel s'annonce à couteaux tirés entre deux favoris français et italien du Tor des glaciers.

Si le Français Sébastien Raichon fait pour l'heure la course en tête, il n'est pas le seul à rêver de la première marche du podium. L'Italien - et Français d'adoption depuis qu'il est venu travailler à Disneyland Paris en 1998 - Luca Papi a, pour lui, l'expérience de deux Tor des glaciers déjà remportés. Dont celui de l'an dernier, établissant le record de l'épreuve en 138 heures et 18 minutes. 

Un duel franco-italien qui devra peut-être compter avec un troisième larron irlandais. Se confiant avant le départ de l'épreuve au quotidien Aostasera, Paul Tierney avouait une méthode selon lui bien au point pour gagner : "D'abord, affronter chaque journée d'épreuve l'une après l'autre. Et puis, dormir et manger quand j'en éprouve le besoin. Et surtout, sourire en courant. Toujours. Et le plus possible." De quoi avoir légèrement mal aux zygomatiques au bout de 450 kilomètres et 32 000 mètres de dénivelé positif.

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