La société Goodyear-Dunlop a été condamnée mercredi à verser près de 2 millions d'euros à 86 salariés de son site de Montluçon (03). Ils avaient saisi la justice en raison d'un différend sur le calcul des salaires.
A la sortie de l'usine Goodyear-Dunlop de Montluçon, il y a ceux qui n'avaient pas choisi de saisir la justice et ceux qui l'on fait. Ces derniers sont aujourd'hui satisfaits.
C'est le cas d'Abilio Costa, confectionneur. "Je suis soulagé parce que ça fait quelques années que ça dure, déjà …. C'est un aboutissement". A la question "vous pensiez gagner ?", il répond que "sincèrement, au départ, non, mais vu comment ça s'est déroulé, oui. Au fur et à mesure, il y a eu des points en notre faveur. Et on avait quand même des dossiers à l'appui !"
Le calcul des salaires en question
A l'origine de cette action judiciaire, il y a un différend sur le calcul du salaire de base et sur l'intégration d'une prime de rendement. Le syndicat CFDT conteste ce mode de calcul, saisit la justice et gagne en 2009-2010. Cela ne résout pas le problème et les salariés doivent entreprendre une démarche individuelle devant les prud'hommes. Seul une centaine d'entre eux l'ont fait.Benoit Aladenize, changeur de dimension, fait partie de ceux qui ont renoncé : "je n'étais pas parmi les plus gros dossiers … mais on regrette forcément ! Après, on avait aussi un risque de devoir payer les frais de justice, ça a découragé certains dont je fais partie."
7 ans de procédure
Au final, 86 salariés sont allés au bout des 7 ans de procédure, accompagnés par un cabinet d'avocats clermontois. Goodyear-Dunlop devra leur verser 2 millions d'euros. Un montant qui peut paraître élevé, mais que Maitre Jean-Louis Borie relativise : "moi ce que je soutiens, c'est que la somme totale accordée peut paraître importante mais qu'en réalité, c'est largement en dessous de tout ce que Dunlop a économisé sur le dos des salariés, d'une part pour toutes les périodes antérieures à 2005, et d'autre part pour tous les salariés qui n'ont pas exercé d'action judiciaire."La direction du site montluçonnais que nous avons contactée n'a pas donné suite à notre demande d'interview. La société dispose maintenant de deux mois pour saisir la cour de cassation si elle le souhaite.