En 2018, 386 personnes ont perdu la vie sur les routes en région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette année, en huit mois, de janvier à août, ce sont déjà 314 personnes qui ont perdu la vie dans les 12 départements. L'Isère, le Rhône et la Haute-Savoie occupent le haut du tableau.
Auvergne-Rhône-Alpes est une région comprenant un réseau autoroutier particulièrement dense, notamment entre les Alpes et la ville de Lyon. Mis à part le département de l’Ardèche, tous les départements sont traversés par une voie autoroutière. L’une des voies la plus empruntée est l’autoroute A6 prolongée au sud en direction de la Méditerranée par l’A7 qui longe la vallée du Rhône.
Baisse de la mortalité routière en 2018 en Auvergne Rhône-Alpes
L'année 2018 s'était conclue sur une baisse "historique" de la mortalité routière en métropole avec 3248 tués, dont un peu moins de 12% sur les routes de la région. Ainsi, en 2018, le bilan faisait état de 386 ayant personnes perdu la vie sur les routes d'Auvergne Rhône-Alpes, avec 24 décès de moins qu’en 2017, selon un bilan de la sécurité routière. Une personne sur cinq avait entre 20 et 29 ans.Dans la région, 70% des personnes tuées sur la route en 2018 ont perdu la vie hors agglomération, essentiellement sur les routes départementales (66,3%).
Des accidents qui ont majoritairement eu lieu en journée : 245 personnes tuées sur la route sur 386 ont perdu la vie dans un accident survenu le jour.
En 2018, la mortalité routière était en baisse dans la région avec -6,2%. Un pourcentage régional supérieur au national qui enregistrait une baisse de -5,3% (196 décès de moins qu'en 2017).
2019 : la mortalité routière repart à la hausse en France
Entre janvier et août 2019, sur ces huit mois, les autorités ont déjà recensé 2133 morts sur les routes de France. Au niveau national, le mois d'août 2019 a été particulièrement meurtrier avec les routes avec 290 personnes qui ont perdu la vie le mois dernier sur les routes métropolitaines, soit 44 de plus qu'en août 2018.La hausse de la mortalité concerne "tous les réseaux routiers", selon la Sécurité routière, et a fait le plus de victimes chez les automobilistes (+31), les motocyclistes (+12) et les jeunes adultes.
2019 : année noire en Auvergne Rhône-Alpes ?
Auvergne Rhône-Alpes affiche déjà 314 victimes sur ces huit mois de 2019. La mortalité routière repart à la hausse. Le nombre de tués sur les routes a grimpé de 20%.C'est le département de l'Isère qui détient un triste record régional avec 55 morts sur les routes (21 de plus qu'en 2018). Il est suivi de la Haute-Savoie et du Rhône qui affichent chacun 42 victimes sur les routes. En Haute-Savoie, le bilan s'élève à 19 morts de plus qu'en 2018 à la même période.
Dans le Rhône, le bilan fait état de 4 victimes supplémentaires par rapport à l'année passée. L'année 2019 avait d'ailleurs débuté de manière tragique dans le quartier Perrache à Lyon...
Dans la région, le département de l'Ain fait presque figure d'exception avec une baisse du nombre de tués (-6) par rapport à 2018. Mais sur les routes aindinoises, ce sont 22 personnes qui ont perdu la vie depuis le début de l'année. Mais cette baisse du nombre de tués est jugée "fragile" par le Commandant Arnaud Prenveille, de la Gendarmerie de Bourg-en-Bresse. Le nombre d'accidents et de blessés a cependant augmenté de 12%.
La Drôme aussi connaît un recul du nombre de tués sur les routes avec 21 décès en 2019 (-8).
L'Ardèche détient aussi un triste record : dans ce département on compte 23 morts sur les routes depuis janvier 2019. La hausse est particulièrement importante : 70% par rapport à l'an passé (+ 16 victimes). Dans ce département, on confirme un très mauvais mois d'août.
Dans la Loire, les décès sur les routes s'élèvent à 18 cette année. Un nombre en hausse par rapport à 2018 (+8). Même constat d'augmentation du nombre de morts en Savoie : 23 tués (+7 par rapport à l'an passé à la même période).
Une petite comptabilité macabre qui n'épargne pas l'Auvergne. C'est le département du Puy-de-Dôme qui arrive en tête avec déjà 32 décès sur les routes en huit mois, soit 7 de plus qu'en 2018 à la même période. Le département de l'Allier affiche 18 victimes, il est plutôt stable par rapport à l'année passée (+1). Stabilité aussi pour le Cantal qui compte 6 victimes (+1). Enfin, dans le département de Haute-Loire, le nombre de morts sur les routes a baissé (-7) par rapport à l'an dernier : on compte à ce jour 12 tués.
Peut-on expliquer ces mauvais chiffres ?
Ces mauvais chiffres en Auvergne Rhône-Alpes s'expliquent-ils par un relâchement général des comportements des usagers de la route ?Pour Clément Vivès, Secrétaire général adjoint de la préfecture du Rhône, le relâchement des usagers n'est pas à exclure mais annonce d'emblée la couleur sur cette question du nombre de tués sur les routes de la région: "les forces de l'ordre et les agents de l'Etat ne se relâcheront pas" .
La dégradation des radars automatiques est-elle directement en cause ?
Difficile d'établir un lien de cause à effet direct mais il existe selon le sous-préfet une "corrélation" entre hausse de la mortalité routière et dégradation de ces équipements de contrôle de la vitesse. "Ces radars ont un but répressif mais avant tout ils ont un but de prévention. Ils ont été placés dans des endroits accidentogènes," explique-t-il, "le but est clairement de prévenir des accidents en faisant baisser la vitesse moyenne sur ces secteurs." Clément Vivès prévient: les radars automatiques "sont ou seront tous remplacés ou réparés".
Le sous-préfet rappelle que la vitesse est le premier facteur d'accident, voire un facteur aggravant. Mais il indique également que dans la plupart des cas graves, les causes sont souvent multiples (vitesse, alcool ou encore stupéfiants). Et le représentant de l'Etat cite l'accident de Vénissieux qui a causé la mort des cinq occupants de la voiture, en août dernier.
Quelle sera la réponse de l'Etat ?
"La première réponse est la prévention," assure Clément Vivès. Une prévention qui débute dès le plus jeune âge : "dans les écoles, dans les collèges, les associations soutenues par l'Etat ou les forces de l'ordre agissent. Cette première étape est la plus importante. C'est une culture de la sécurité routière qu'il faut déployer". Mais la réponse de l'Etat ne se bornera pas à de la prévention. Elle sera "multiple" et passera aussi par de la répression et des contrôles. Le représentant de l'Etat a annoncé un renforcement des contrôles de vitesse, d'alcoolémie et des stupéfiants. Avec un volet prévention (sous forme de stages par exemple) mais aussi un volet répressif. "L'Etat sera ferme sur toute la délinquance routière," conclut le sous-préfet.