Sébastien Daucé et l'Ensemble Correspondances poursuivent leur exploration de la musique française du XVIIe siècle. Une passion qu'ils savent décidément très bien partager avec le public, le concert de lundi soir à la Chaise-Dieu l'a montré de manière éclatante. 

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Du Mont n'a certes pas la côte de Mozart mais à la Chaise-Dieu, Sébastien Daucé et son ensemble ont gagné la confiance du public. Ici, tout le monde garde en mémoire le sublime concert royal de la nuit joué dans cette même abbatiale lors de la précédente édition du festival. Les grands Motets pour le jeune Louis XIV de Henry Du Mont ont été peu joués et tels que l'ensemble Correspondances les a interprétés hier soir, c'était une première. Quelque soit l'œuvre jouée par l'ensemble d'ailleurs, c'est l'assurance d'une totale découverte pour le public tant Sébastien Daucé a travaillé pour en retrouver la sobriété et l'éclat originels. A la question, pourquoi se donner tant de mal, l'organiste, claveciniste et chef répond sans hésiter...

Du Mont est un des très grands compositeurs dont le nom est un peu passé... Sébastien Daucé 


"Parmi les compositeurs qu'on connaît, pour la musique classique mais pour tous les répertoires, il y a une sorte de hiérarchie qui s'est installée depuis le XIXe siècle: on sait que Mozart est un génie, on sait que Beethoven est un génie, ce qui relègue parfois les autres compositeurs à des rangs de notoriété très éloignés. Moi je pense que Du Mont  est vraiment un des très, très grands compositeurs comme Moulinié ou Boësset, des très grands compositeurs dont le nom est un peu passé, donc je pense que c'est une belle mission pour des musiciens du XXIe siècle de dire: nous, on croit à cette musique et on pense qu'elle a quelque chose à nous dire aujourd'hui. C'est la mission qu'on s'est fixé avec l'ensemble Correspondances et Du mont fait partie de cette lignée de compositeurs."

Des musiciens archéologues...

"C'est tout l'intérêt. Et c'est aussi toute la différence avec des répertoires plus connus, si vous travaillez sur Mozart, le travail a déjà été fait par des musicologues, des musiciens, par des éditeurs... À partir du moment où  vous travaillez sur des compositeurs dont vous, vous croyez que la musique est géniale, et jusqu'à maintenant les musiciens disent que je ne me suis pas trop trompé, et bien tout le travail d'histoire, le travail d'archives, le travail d'édition, le travail scientifique en amont de la représentation ont été peu voire pas du tout fait. Donc ça fait partie de notre métier de musicien quand on travaille sur ces répertoires-là, d'avoir ce côté enquêteur, de restaurateur en amont du travail purement musical. Pour l'œuvre elle-même, mais aussi pour la manière de le jouer parfois, parce que c'est vrai que pour l'œuvre qu'on a joué ici l'année dernière, un ballet de cour, c'est un genre que très peu de gens ont défendu, donc et bien oui, simplement, de savoir comment on joue ça... Autant Mozart on peut aller acheter des disques et avoir des références en tête, autant quelque chose qui n'a jamais été joué, ça demande non seulement de connaître l'œuvre mais aussi de découvrir avec les musiciens qui sont là, la manière dont on pourrait la jouer. Donc effectivement, ça dépasse le rôle d'un interprète traditionnel."

Un vrai travail d'enquête

"Vous cherchez dans des écrits de l'epoque: par exemple, en ce qui concerne les Motets de Du Mont, on a des commentaires de gens qui ont assisté à ces Motets qui peuvent donner des indices. On a les comptes de la maison royale qui dit qu'à cette époque-là, à la Chapelle royale, il y avait tant de musiciens, dont un basson, dont tel instrument... Donc nous, c'est ce qu'on a fait ce soir, on joue quatre grands motets mais avec un dispositif différent pour chaque motet puisqu'ils datent d'années différentes et pendant ces quatre années-là, il y avait des musiciens salariés différents. Donc c'est un travail d'enquête qu'on fait à partir du peu ou de beaucoup d'informations dont on dispose."

Les Motets de Du Mont par l'Ensemble Correspondances ont été également joués au festival d'Ambronnay et vous pouvez les retrouver dans la vidéo ci-dessous.





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À quoi ressemblait la vie des premiers habitants des "grands ensembles" ?

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