Michel Destot ne se représentera aux municipales de Grenoble en 2014. Après 3 mandats passés à la tête de la ville, il a dévoilé sa décision ce vendredi 20 septembre et a adoubé officiellement son dauphin, Jérôme Safar, son premier adjoint.
Ce n'était pas tout à fait un secret de polichinelle mais une rumeur persistante qui circulait depuis des semaines: Destot se retire. C'est aux militants socialistes rencontrés ce vendredi en début de soirée que Michel Destot a finalement réservé la primeur de cette annonce. Le maire de Grenoble se retire en effet et laisse la tête d'affiche aux municipales à Jérôme Safar.
C'est côte-à-côte sur un balcon de l'Hôtel de Ville que les deux hommes nous ont accordé une interview, façon pour le maire de Grenoble depuis 1995 d'adouber très officiellement son dauphin.D'une certaine manière, je l'ai choisi". M.Destot
"D'une certaine manière, je l'ai choisi", dit le maire, "pour être celui qui soit en capacité de porter la transition. je passe le relais à celui qui a la qualité, et la volonté de poursuivre sur la base de ce bon bilan qui est le nôtre, et sur la base de nos valeurs."
"Jérôme Safar, premier adjoint en charge des finances, de la politique de la ville et de la tranquillité publique, saura animer cette politique, mais vous allez me voir beaucoup dans cette campagne, mon rôle est d'animer et d'aider, je n'en dirai pas plus"
Pas un mot sur l'après...Figurera-t-il ou non sur la liste? "Seule la tête de liste qui s'engage compte pour l'instant", ajoute Michel Destot. Le maire sortant a-t-il des vues sur la Métro? "Trop tôt pour l'évoquer."
Je suis content d'avoir à porter ce bilan-là. J.Safar
Heureux, mais prudent, Jérôme Safar assure "aborder cette campagne avec humilité, je ne ferai pas le résultat avant, assure le premier adjoint qui ne manque pas de souligner que ce "bilan formidable" est aussi un peu le sien. "Oui, il y a un problème de sécurité, mais nous n'avons rien lâché, et l'Etat revient à nos côtés." "Nous avons par ailleurs reconstruit l'image de Grenoble. Avant, on ne nous parlait que des affaires, cela a changé." Un pavé dans la mare de ses adversaires de droite qu'il envisage "sans peur ni mépris". Quant à une alliance avec les Verts, ces frères ennemis? "Nous verrons", répond-il. Bref, un dauphin aussi peu disert que son mentor.
En attendant, Michel Destot quitte le premier rang de la scène municipale après 18 années, non pas qu'il soit lassé, mais le député, par ailleurs président de l'Association des Maires des grandes villes de France, allait être rattrapé par la loi sur le cumul des mandats.
Et puis, Michel Destot ne l'a jamais caché, il a toujours d'autres ambitions, à Paris, au gouvernement. Lorsque Geneviève Fioraso, sa directrice de cabinet et son adjointe, a été nommée au ministère de la Recherche, l'homme avait grincé des dents. Une brèche pourrait de nouveau se présenter, à l'occasion d'un remaniement.