Mercredi 19 décembre, le public pourra découvrir le collage cubiste de Picasso acheté 750.000 euros. Il s'agit de la plus importante acquisition du Musée des Beaux arts de Grenoble réalisée grâce à son club de mécènes.
C'est une oeuvre de 27 cm sur 25, grande comme une feuille de papier A4. Oui mais c'est un Picasso ! Ce 'verre' est une œuvre sur papier qui, selon les spécialistes, "est un bel exemple de cubisme synthétique, deuxième phase du mouvement que Braque et Picasso développèrent entre 1912 et 1914, et qui se caractérise notamment par l’introduction de collages - de feuilles de journal, toile cirée, papier peint... - jouant sur différents niveaux de réalité et d’espace".
Une acquisition que l'on doit au directeur du Musée de Grenoble, Guy Tosatto. Il avait déjà croisé ce collage lors d'une expo. Il appartenait à l'époque à la petite fille du génie, Marina Picasso. Il l'a finalement retrouvé à la Galerie Schmit à Paris mis en vente par un collectionneur suisse. Problème, l'oeuvre avait alors une cote voisine de 750.000 euros. Guy Tosatto connaissant bien le budget d'acquisition du Musée, 390.000 euros par an, le compte n'y était donc pas !
Mais le directeur est un acharné, il va donc sensibiliser des mécènes, il lui faut pour cela un bel argument. Il le tient en instruisant un dossier pour que l'oeuvre obtienne le label "oeuvre d'intérêt patrimonial majeur". A la clef, une défiscalisation qui intéresse les entreprises. Les mécènes comme BioMérieux, Soitec, la Caisse d'Epargne, le Crédit Agricole vont alors sortir 600.000 euros pour participer à l'acquisition. Le reste étant à la charge du Musée.
Aujourd'hui, 'le verre' est plein et il n'attend plus que les visiteurs grenoblois pour être dégusté. Ce lundi 17 décembre, il a été présenté en avant-première à la presse.