Les apiculteurs demandent aux sénateurs d'interdire les néonicotinoïdes, des pesticides qui seraient responsables de la mort de 30% des abeilles chaque année. En Auvergne une quarantaine d'apiculteurs professionnels et environ 2 000 amateurs sont concernés.
A proximité d'une haie, Gabriel Pagès n'a pas choisi cette prairie au hasard. Autour de lui, tout est là pour le bonheur le plus parfait de ses abeilles : un cerisier sauvage, de l'aubépine, des saules, des peupliers et bientôt des accacias. Dans ce petit paradis se trouvent une quarantaine de ruches. Mais en 2015, toutes les colonies qui y vivaient ont péri. La cause ? Une intoxication aux pesticides. Désorientées, malades, les abeilles ne produisent plus de miel. Et les premières touchées sont les reines.
"Une reine doit pouvoir vivre 4 ou 5 ans. Malheureusement, on s'aperçoit de plus en plus que des reines qui ont 1 ou 2 ans, quand elles sont soumises à différents produits, perdent de leur vitalité, de leur dynamisme", remarque Gabriel Pagès, Président du syndicat des apiculteurs 63.
En cause, les néonicotinoïdes, des pesticides qui augmenteraient de 30% la mort des abeilles chaque année. Un projet de loi pourrait les interdire d'ici 2018 si les sénateurs l'adoptent en 2e lecture."On est conscient que derrière il y a des cultures, des enjeux financiers, et on sait que différentes études dans différents pays qui ont déjà interdit les pesticides néonicotinoïdes montrent qu'on n'influence pas sur les quantités de récolte ! On vient juste taper dans le porte-monnaie de quelques firmes de l'agro-chimie !" explique Gabriel Pagès.
Depuis 2013, les néonicotinoïdes sont parmi les polluants les plus détectés dans nos cours d'eau. La question est donc environnementale, mais aussi, et peut-être avant tout, de santé publique.