Olivier Faure, élu de Seine-et-Marne et porte-parole du Parti socialiste, a été élu mardi 13 décembre 2016 président du groupe PS de l'Assemblée pour succéder à Bruno Le Roux, nommé ministre de l'Intérieur.
Lors d'un vote à bulletins secrets des députés socialistes et écologistes réformistes, Olivier Faure qui ne partait pas favori, l'a emporté par 137 voix contre 120 pour l'élu de Seine-Maritime, Guillaume Bachelay.
Ému, fier et heureux d'avoir été élu par mes pairs Président du groupe SER. Je salue @GBachelay à qui je redis toute mon amitié
— Olivier Faure (@faureolivier) 13 décembre 2016
Olivier Faure, 48 ans et originaire de l'Isère, était jusqu'alors 2e vice-président du groupe. Il est un proche de l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault et "incarne le mieux le centre de gravité du groupe", selon plusieurs élus.
Qu'il l'emporte est "une vraie claque pour (Manuel) Valls" dont "les soutiens étaient très mobilisés pour Bachelay", a analysé un député soutien de Macron. Un autre, non aligné, confirmait une "défaite" pour l'ancien Premier ministre, son soutien "(Christophe) Borgel et les légitimistes ayant fait campagne pour Bachelay".
Mais "il n'y avait pas de vote Valls", a assuré un soutien de l'ancien locataire de Matignon, dont l'un des proches, le sénateur Luc Carvounas, avait souhaité dans la matinée "bonne chance" à Guillaume Bachelay sur Twitter.
Devant la presse, le nouveau chef de file des députés socialistes, décrit par ses défenseurs comme "un homme d'équilibre" et "de solutions", a mis en avant "esprit de rassemblement" et volonté que le groupe qu'il dirigera six mois soit "un pôle de stabilité" en période électorale.
Olivier Faure a assuré de son "impartialité" dans la primaire de la gauche, refusant de participer au "jeu du Tout sauf..."
Tout en rendant "un hommage appuyé" à Guillaume Bachelay et en saluant Bruno Le Roux, il a affirmé que les députés PS avaient envie "de tourner une page de notre histoire, de faire en sorte que ces cinq semaines ou six semaines qui nous séparent d'une élection primaire, soient le moment d'un groupe qui retrouve une forme d'exemplarité dans ses comportements", après des "périodes douloureuses" où les élus socialistes "se sont divisés beaucoup".
"Sans attendre les résultats de nos primaires, nous allons être un groupe de combat" notamment "contre une droite qui se dit décomplexée", a-t-il aussi lancé, se disant convaincu que les socialistes, "parfois capables du pire", peuvent aussi "parfois démentir les pronostics".
Ancien conseiller de Martine Aubry puis secrétaire général du groupe socialiste à l'Assemblée
Né le 18 août 1968 à La Tronche (Isère), ce juriste de formation, diplômé en droit et en Sciences politiques, est le fils d'un fonctionnaire du Trésor public et d'une mère infirmière vietnamienne.
Il raconte avoir commencé sa vie professionnelle à l'Assemblée, comme collaborateur du président de la commission des lois.
Après avoir été l'un des dirigeants d'une PME de haute technologie, il devient en 1997, et jusqu'en 2000, conseiller de Martine Aubry au ministère de l'Emploi, période dont il garde le souvenir "d'avoir travaillé de jour comme de nuit", notamment sur la mise en oeuvre des 35 heures.
Il rejoint ensuite François Hollande, premier secrétaire du PS, comme directeur adjoint de son cabinet de 2000 à 2007. En novembre de cette année, il devient secrétaire général du groupe socialiste à l'Assemblée, présidé alors par Jean-Marc Ayrault.
En mai 2012, lorsque ce dernier est nommé à Matignon, Olivier Faure le suit un mois comme conseiller spécial, avant d'être élu pour la première fois député de Seine-et-Marne, après une tentative infructueuse en 2007.
Ce père de quatre enfants est membre de la commission des finances, et de plusieurs groupes d'étude, dont celui sur la famille et adoption, ainsi que du groupe d'amitié France-Vietnam.